Il existe au Canada une «faction environnementaliste radicale en croissance» qui est opposée aux politiques nationales dans le secteur de l'énergie, prévient un rapport récemment déclassifié.

L'évaluation de la division des renseignements criminels de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) cite des menaces potentielles contre des plateformes pétrolières et des convois marins transportant des cargaisons dangereuses de la part d'activistes environnementaux. Cela représente sans doute la description la plus directe de telles menaces par la communauté canadienne du renseignement jusqu'à maintenant.

Le rapport a suscité un rejet immédiat de la part de Greenpeace, un important groupe environnemental mis de l'avant dans le document, qui a suggéré que le rapport pourrait n'être qu'un effort des autorités pour dire au gouvernement Harper ce qu'il a envie d'entendre.

La Presse Canadienne a obtenu une copie fortement caviardée de l'évaluation des menaces marines datant de septembre 2011 en vertu des dispositions de la Loi sur l'accès à l'information.

Le rapport a été rédigé par la GRC avec des données provenant de l'Agence des services frontaliers du Canada, le Service canadien de renseignements de sécurité (SCRS), ainsi que des ministères de la Défense, des Pêches et Océans, ainsi que des Transports.

«La communauté canadienne des services de renseignements et de la sécurité a noté la croissance d'une faction environnementaliste radicale au sein de la société canadienne qui est opposée aux politiques canadiennes dans le secteur de l'énergie», indique le rapport.

«Les tactiques employées par les groupes d'activistes visent à intimider et ont le potentiel de se transformer en violence.»

Cela fait des années que le SCRS parle du risque que les environnementalistes les plus extrêmes aient recours à la violence. Certains détracteurs ont toutefois accusé le gouvernement conservateur de pousser le bouchon beaucoup plus loin avec des mises en garde contre des «groupes environnementaux et d'autres regroupements radicaux» qui envisagent de faire dérailler les principaux projets pétroliers, forestiers et miniers.

Yossi Cadan, directeur de campagne pour Greenpeace Canada, affirme que si des membres du groupe se trouvent parfois illégalement sur des propriétés privées pour faire entendre leur point de vue, le groupe déteste la violence.

«Il y a une différence entre violer la loi et des activités criminelles», a-t-il dit.

«Il est vrai que le fossé se creuse entre les politiques gouvernementales et le mouvement environnementaliste, mais je ne crois pas que le mouvement se radicalise.»

Il semblerait que quiconque s'oppose au gouvernement sur des sujets tels que les sables bitumineux albertains «soit devenu l'ennemi de plusieurs façons», a-t-il déclaré.

Pour sa part, le SCRS nie tout biais idéologique contre les activistes environnementaux, affirmant dans une note récemment déclassifiée qu'«il va sans dire que de telles accusations sont fausses».