Le Canada doit contre-attaquer pour faire reculer la «désinformation» que certains groupes écologistes véhiculent pour des raisons purement idéologiques, a déclaré hier le ministre fédéral de l'Environnement, Peter Kent, à Rio de Janeiro, au Brésil.

M. Kent représente le Canada à la Conférence des Nations unies sur le développement durable, un sommet anniversaire qui a lieu 20 ans après le premier grand rendez-vous écologique de l'ONU au même endroit en 1992, qui donna cinq ans plus tard le protocole de Kyoto.

Le Canada a souvent mauvaise presse sur le plan environnemental depuis l'arrivée du gouvernement Harper, qui a notamment renoncé à atteindre les cibles de réduction des gaz à effet de serre (GES) du protocole de Kyoto. Non seulement plusieurs groupes écologistes canadiens ont sévèrement critiqué le bilan du gouvernement conservateur, mais plusieurs organisations internationales ont fait de même.

Le gouvernement Harper le leur rend bien, puisqu'il n'a jamais caché son hostilité à l'égard des environnementalistes.

«Il y a beaucoup de désinformation», a déclaré M. Kent au cours d'un point de presse au sortir d'une réunion de la Francophonie, au centre des congrès de Rio. Il n'est pas allé jusqu'à poser le Canada en victime, mais il soupçonne les groupes écologistes ou même les concurrents sur le marché international des ressources naturelles de s'attaquer au Canada «pour favoriser leurs propres intérêts».

Quant à savoir si les changements climatiques rapportés par des recherches scientifiques étaient le fruit de groupes de gauche et de militants écologistes, il a répondu que «l'idéologie joue un rôle dans les critiques». Il a ajouté qu'il reconnaît et apprécie leur «angle très restreint», mais que le gouvernement doit avoir une «perspective plus large, car des emplois sont en jeu, dans une économie fragile». Il estime donc que le Canada doit offrir une réplique et mieux communiquer.

«Nous devons contre-attaquer et non plier», a-t-il insisté, lui qui prend la parole aujourd'hui sur la tribune de l'assemblée plénière afin de faire connaître le point de vue du Canada.

Selon lui, les médias canadiens et internationaux devraient se pencher plus attentivement sur la politique canadienne en environnement, que certains groupes décrivent comme «cataclysmique», ce qui est injuste à ses yeux.

Plusieurs leaders et organismes ont déjà exprimé leur déception quant à la teneur de la déclaration finale du sommet qui doit être adoptée aujourd'hui. Toutefois, M. Kent est plus optimiste. Il a dit qu'il faut célébrer les avancées réalisées depuis 20 ans et voir ce sommet comme un «nouveau commencement».

Enfin, quant au projet controversé du Québec de mettre sur pied une Bourse du carbone, M. Kent a indiqué que le Québec était «privilégié» de pouvoir compter sur une ressource comme l'hydro-électricité qui le favorise, dans ce système d'échanges de crédit carbone, mais que les autres provinces n'étaient pas aussi avantagées et qu'il fallait en tenir compte.