Le taux d'utilisation des centrales nucléaires du Japon est tombé à son plus bas niveau historique durant l'année d'avril 2011 à mars 2012, après l'accident de Fukushima et l'arrêt subséquent de nombreux réacteurs, a annoncé lundi la Fédération du secteur de l'électricité.

Au cours des 12 mois considérés, seulement 23,7% de la capacité des installations nucléaires a été employée, contre 67,3% durant l'an précédent et 65,7% entre avril 2009 et mars 2010. Le mois dernier, le ratio n'était que de 1,9%.

La part de l'électricité d'origine nucléaire dans le total du courant produit entre avril 2011 et mars 2012 n'a pas dépassé 10,74%, soit 100,7 milliards de kilowattheures. Elle était de 271,3 milliards de kilowattheures un an auparavant pour une proportion équivalant alors à 27,4% du total de l'électricité générée.

Cette chute sans précédent s'explique par la mise à l'arrêt de la plupart des 54 réacteurs du pays, tous construits en bord de mer.

Onze ont automatiquement cessé de fonctionner lors du séisme du 11 mars, sur 37 qui étaient actifs (les 17 autres étaient alors en maintenance de routine). Deux ont ensuite été stoppés par sécurité sur ordre du gouvernement.

Dans les mois suivants, presque toutes les tranches restantes, à l'exception d'une, sont entrées en période d'entretien régulier (obligatoire tous les treize mois environ), et aucune n'a été réactivée depuis du fait de nouvelles mesures imposées par les autorités et de la réticence des élus locaux et populations vivant à proximité.

Le seul réacteur encore actif, Tomari 3, qui dessert l'île septentrionale de Hokkaido, fonctionnait en période de test depuis quatre jours lorsqu'est intervenu l'accident de Fukushima provoqué par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011. Il a officiellement été remis en opération commerciale le 17 août suivant, mais devrait entrer en phase de maintenance régulière entre les 5 et 6 mai prochains.

Le taux d'usage des réacteurs nucléaires du Japon devrait alors tomber à 0% pendant au moins quelques semaines, même si le gouvernement fait des pieds et des mains pour redémarrer des unités arrêtées qui ont passé avec succès de nouveaux tests de résistance vis-à-vis des catastrophes naturelles.

Deux unités, situées dans l'ouest, sont actuellement considérées comme aptes à être réactivées, mais elles ne le seront sans doute pas avant fin juillet au mieux, selon le ministre de l'Industrie.

En attendant, pour compenser le manque, les compagnies exigent des entreprises et particuliers qu'ils minimisent leur consommation électrique.

Elles ont aussi remis en exploitation des centrales thermiques, qui produisent plus des deux tiers de l'électricité du pays, ce qui a pour inconvénient d'élever la quantité de dioxyde de carbone (CO2) rejetée ainsi que la facture d'hydrocarbure et la dépendance du Japon à l'égard des ressources extérieures.