La secrétaire d'État des États-Unis, Hillary Clinton, a présenté jeudi un plan commun de réduction de polluants impliquant cinq autres pays, dont le Canada, en vue de lutter contre le réchauffement climatique.

Le ministre canadien de l'Environnement, Peter Kent, qui se trouvait dans la capitale américaine pour l'annonce, a indiqué qu'il s'agissait d'une alliance importante qui servirait à réduire les émissions, à contrer les changements climatiques et à cheminer vers une solution globale pour un problème tout aussi global.

Le plan de cinq ans a été élaboré en réaction à la lenteur des pourparlers internationaux entourant les changements climatiques, a-t-on fait valoir. Outre le ministre Kent, des hauts responsables du Mexique, de la Suède, du Bangladesh et du Ghana participaient à l'annonce, de même que des représentants du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE).

«Ces réductions ambitieuses, à l'échelle nationale, constituent un complément crucial à notre plan d'action sur les gaz à effet de serre», a soutenu le ministre Kent.

Des responsables du département d'État américain ont plaidé que la lenteur des négociations internationales sur les changements climatiques avait mené à l'ébauche d'un tel projet.

Les contributions initiales canadienne et américaine sont cependant modestes: le Canada fournira seulement 3 millions $ pour le lancement du programme et les États-Unis, 12 millions $. Les sommes provenant des trois autres partenaires ne sont pas encore connues.

Mme Clinton a affirmé que l'annonce de jeudi représentait un point tournant dans la lutte contre le réchauffement climatique.

«Cette annonce, si nous réalisons tout ce que nous voulons et avons l'intention de faire, sera perçue dans les prochaines années comme le réel point tournant de la lutte contre les effets des changements climatiques», a-t-elle soutenu.

Le projet sera mené par le Programme des Nations Unies pour l'environnement.

Le plan vise certains polluants ayant une durée de vie limitée, tels la suie, la carbone noir, le méthane et les hydrofluorocarbones.

Tous ces polluants ont un impact significatif sur le réchauffement climatique et représentent environ 40 pour cent du problème selon les experts. Mais contrairement au dioxyde de carbone, ils ont une courte durée de vie et ne demeurent pas dans l'environnement durant des milliers d'années.

Selon les experts scientifiques, si des mesures semblables étaient implantées à l'échelle mondiale, elles pourraient contribuer à ralentir le réchauffement climatique d'environ un demi-degré Celsius d'ici 2030.

La visite de M. Kent à Washington survient au lendemain d'une journée houleuse aux Communes, en lien avec les plaintes émanant de puissances économiques émergentes face au comportement du Canada dans la lutte au réchauffement de la planète. Le Brésil, l'Afrique du Sud, l'Inde et la Chine remettent en question la sincérité du Canada dans le dossier des changements climatiques depuis que le pays a décidé de se retirer du protocole de Kyoto.

L'accord était le seul traité légal qui contraignait les pays signataires à lutter contre le réchauffement climatique.

«La majorité de la communauté internationale reconnaît que le protocole de Kyoto ne fonctionnait pas, et qu'un accord post-Kyoto sur les changements climatiques doit être créé», avait déclaré le ministre Kent à la Chambre des communes, mercredi.