Des panneaux solaires sur le toit d'un stade, des sièges recyclés et de l'eau de pluie récupérée pour arroser la pelouse du terrain de soccer, le Brésil espère faire en 2014 la Coupe du monde de football «la plus écolo» de l'Histoire.

Douze stades sont en construction ou en cours de rénovation dans le pays et les ingénieurs veulent aller au-delà des exigences de la Fédération internationale du football (FIFA) et réduire par exemple les émissions de gaz à effet de serre pendant les travaux.

La FIFA recommande que tous les stades respectent l'environnement en réutilisant notamment l'eau de pluie et en se servant d'équipements qui consomment moins d'électricité et limitent la production d'ordures.

«On n'accepte plus de travaux qui ne tiennent pas compte du respect de l'environnement», explique à l'AFP José Roberto Bernasconi, président du syndicat d'architecture et d'ingénierie de São Paulo (Sinaenco-SP).

En novembre, la FIFA a rappelé à l'ordre le Brésil sur les retards dans l'organisation du Mondial mais début décembre, le ministre des Sports Aldo Rebelo a assuré que les douze stades qui abriteront les matchs de la Coupe du monde seraient «prêts avant les délais prévus».

Certification internationale

Et si toutes les villes hôtes font des efforts dans ce sens, Belo Horizonte, la capitale du Minas Gerais (sud-est), veut que son stade du Mineirao soit le premier au Brésil à recevoir la certification internationale LEED (Leadership in energy and Environmental Design), une norme américaine désignant les bâtiments à haute qualité environnementale.

Le projet de modernisation de ce stade construit en 1965 et qui sera de nouveau inauguré fin 2012 prévoit notamment de réduire les gaz à effet de serre pendant les travaux par l'embauche de fournisseurs locaux afin de limiter le transport. Il prévoit aussi de recueillir jusqu'à six millions de litres d'eau de pluie pour l'arrosage de la pelouse.

La totalité du béton retiré du stade original a été réutilisée dans la rénovation, les 800 000 m3 de terre extraite ont été destinés à la récupération de zones dégradées par l'exploitation de mines de pierres précieuses et les 50 000 anciens fauteuils du stade donnés à des gymnases et complexes sportifs.

«Tout a été réutilisé», se félicite Vinicius Lott, en charge du projet «Mondial durable» du gouvernement du Minas Gerais.

Usine solaire

Mais le projet phare du Mineirao est la production d'énergie propre avec l'installation d'une usine solaire sur son toit qui approvisionnera quelque mille cinq cents domiciles.

«Il a un grand toit qui ne sert à rien et qui reçoit une grande radiation solaire. Alors, nous avons décidé d'installer des panneaux photovoltaïques, couvrir et faire une usine solaire», détaille l'ingénieur Alexandre Heringer.

Les 6000 panneaux solaires auront une puissance de 1,5 mégawatt (MW) par heure -très inférieure aux milliers de mégawatts produits par une centrale hydroélectrique- mais le coût est bien moindre aussi. L'usine solaire coûtera 12 millions de reais (6,7 millions de dollars), un investissement qui sera récupéré pendant les 25 ans de vie utile des panneaux et le coût opérationnel de l'usine est également «très bon marché», explique encore l'ingénieur.

Après le toit du Mineirao, les ingénieurs espèrent mettre à profit celui de l'aéroport international de Belo Horizonte en 2014.

Sixième ville du géant sud-américain avec 2,5 millions d'habitants, Belo Horizonte recevra six matchs du Mondial en 2014 et trois de la Coupe des confédérations en 2013.