Le ministre de l'Environnement Peter Kent dit qu'il est prêt à jouer dur avec les pays en développement et les économies émergentes au cours des discussions mondiales sur le climat qui doivent débuter lundi en Afrique du Sud.

M. Kent affirme que les pays non industrialisés doivent oublier leurs revendications concernant les émissions historiques, et cesser d'utiliser le passé des pays riches comme une excuse pour ne pas agir à l'avenir.

Dans une entrevue accordée à La Presse Canadienne, le ministre soutient que tous les pays doivent s'engager dans un pacte global de réduction des émissions, et se tenir prêts à présenter leurs progrès au reste du monde.

Bien que plusieurs pays désirent bâtir sur les fondations du Protocole de Kyoto qui doit bientôt arriver à échéance, M. Kent a indiqué que le Canada ne signerait jamais une telle entente.

Selon lui, cet accord n'inclut pas les principaux émetteurs et s'est montré inefficace pour réduire les émissions mondiales.

Le porte-parole de l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) André Bélisle s'inscrit en faux contre cette affirmation. Selon lui, la question de Kyoto est inévitable et il faut déjà prévoir la suite de ce protocole.

«Kyoto n'est que la première étape d'une démarche plus importante. Il faut aller plus loin et malheureusement, le Canada est malhonnête et ne veut pas assumer ses responsabilités», a affirmé André Bélisle.

L'AQLPA fait observer que dans les pays qui ont décidé d'aller de l'avant, l'économie a profité du virage vert. Des emplois ont été créés et que des procédés industriels ont été améliorés par la force de l'innovation.

«Les problématiques sont de plus en plus évidentes et nous imposent de l'action. Par contre, la politique et la logique ne se rejoignent pas toujours, mais nous souhaitons un virage du Canada et des États-Unis», de poursuivre M. Bélisle.

Les délégués de plusieurs groupes environnementaux seront d'ailleurs nombreux, à Durban, pour tenter d'influencer les décideurs politiques et exercer des pressions sur les pays dits détracteurs des actions de Kyoto.

Un peu à la blague, le ministre Kent a dit souhaiter rapporter de cette rencontre un peu moins de prix Fossile-du-jour que ne l'ont fait ses prédécesseurs.

Ces prix sont remis par des écologistes visant à pousser les gouvernements à l'action en les humiliant.