L'inspection générale du département d'État va examiner la légalité de l'enquête d'utilité publique sur un projet controversé d'oléoduc entre les États-Unis et le Canada, a-t-on appris lundi à Washington.

Cet «examen spécial» va tenter d'établir si la diplomatie américaine, chargée de décider si l'oléoduc peut être construit ou pas, a travaillé dans le respect des lois fédérales, explique une lettre adressée le 4 novembre par les inspecteurs aux principaux responsables du ministère.

Le courrier a été rendu public par des défenseurs de l'environnement, le Conseil de défense des ressources naturelles (NRDC). Le département d'État, contacté par l'AFP pour vérifier l'authenticité du document, n'avait pas donné sa réponse lundi en fin de journée.

L'enquête avait été demandée par un groupe d'une douzaine de représentants (députés) et de sénateurs, dont la lettre est également reproduite par NRDC.

Le projet Keystone XL, porté par le consortium TransCanada, s'étend sur 2700 km entre la province canadienne d'Alberta et le golfe du Mexique. Les opposants mêlent des groupes de riverains craignant l'impact sur le paysage et des fuites de pétrole, des ONG qui dénoncent le fait que le pétrole serait puisé dans des schistes bitumineux et des Amérindiens au Canada comme aux États-Unis.

L'oléoduc projeté traversant une frontière, c'est le département d'État qui a été chargé d'étudier son impact prévisible sur l'environnement, et son intérêt en général. Or, le ministère dirigé par la secrétaire d'État Hillary Clinton est accusé par plusieurs ONG de pencher en faveur de TransCanada.

La semaine dernière, l'administration américaine avait indiqué qu'elle pourrait repousser sa décision, jusqu'à présent prévue pour la fin de l'année.