Le leader indonésien de la pâte à papier a salué vendredi l'enquête lancée par le fabricant américain de jouets Mattel, accusé par Greenpeace d'utiliser des emballages issus du déboisement des forêts tropicales en Indonésie.

Asia Pulp and Paper (APP) a jugé que Mattel avait eu «une très bonne réaction» en annonçant qu'il allait examiner en détail les accusations faites par Greenpeace, qui a lancé cette semaine une campagne-choc mettant en scène la séparation fictive de la poupée Barbie, produit phare de Mattel, d'avec son compagnon Ken.

«Au lieu de prendre ces allégations au pied de la lettre, il (Mattel) diligente une enquête» pour les vérifier, s'est félicité Aida Greenbury, responsable du «développement durable» à APP.

Mattel a cependant demandé jeudi à ses fournisseurs à cesser de s'approvisionner auprès d'APP durant six mois, le temps de mener cette enquête.

Dans sa campagne, lancée notamment sur les réseaux sociaux, Greenpeace affirme que les boîtes d'emballage en carton des poupées Barbie sont fabriquées à base d'un «mélange de bois tropicaux, issus du déboisement des forêts indonésiennes», notamment «des régions abritant les derniers tigres et orangs-outans de Sumatra».

APP a appelé Greenpeace à apporter la preuve scientifique de ces accusations. «Nos matériaux pour les emballages en carton contiennent plus de 95% de papier recyclé que nous nous procurons partout dans le monde», a-t-il affirmé.

APP est une filiale de Sinar Mas, holding qui contrôle aussi Golden Agri Resources, un géant de l'huile de palme également accusé par Greenpeace de participer à la déforestation en Indonésie.

L'immense archipel possède le troisième bassin de forêts équatoriales dans le monde, après le Brésil et le RD Congo.