Les policiers ont arrêté 18 militants de Greenpeace qui avaient réussi à grimper sur une plateforme pétrolière située au large du Groenland afin de protester contre le forage dans les eaux profondes de l'Arctique.

L'installation est exploitée par le groupe pétrolier écossais Cairn Energy, qui a dû suspendre temporairement ses opérations de forage à cause de la manifestation. Le mois dernier, Cairn Energy a obtenu la permission d'effectuer jusqu'à sept forages d'exploration en mer à l'ouest de l'île danoise.

Le porte-parole de la police, Morten Nielsen, a affirmé que les militants mis en état d'arrestation sont des ressortissants de Grande-Bretagne, de Finlande, d'Italie et de France, entre autres pays. Ils ont été emmenés à Nuuk, la capitale de ce territoire semi-autonome du Danemark, où ils seront interrogés.

L'agent Nielsen a ajouté que les arrestations se sont déroulées sans heurts. Un seul manifestant a résisté aux policiers, a-t-il précisé.

Les militants ont pu se rendre jusqu'à la plateforme à bord de cinq canots pneumatiques du vaisseau Esperanza, qui appartient à l'organisation écologiste. Ils ont réussi à tromper la vigilance de la marine danoise, et une fois qu'ils sont arrivés sur la plateforme, ils ont demandé à Cairn Energy de publier le plan d'urgence qu'ils ont établi pour faire face à un éventuel déversement de pétrole dans les eaux glacées de l'Arctique.

Greenpeace soutient que l'entreprise écossaise ne prend pas suffisamment de précautions pour éviter des catastrophes écologiques comme celle qui est survenue dans le golfe du Mexique l'été dernier. L'organisation juge que l'éloignement de la plateforme et les températures glaciales rendraient les efforts de nettoyage d'une fuite de pétrole extrêmement ardus.

Le groupe pétrolier insiste sur le fait qu'il a l'intention d'agir de façon «sécuritaire et prudente» et que les autorités du Groenland ont mis sur pied une réglementation très contraignante similaire à celle qui est en vigueur dans la mer du Nord.

Un «plan d'urgence détaillé» pour faire face à un éventuel déversement de pétrole existe, mais il n'a pas été rendu public conformément aux souhaits des autorités du Groenland, soutient Cairn Energy.

Le gouvernement du Groenland a pour sa part affirmé que le coup d'éclat de Greenpeace était en fait un coup de publicité fait aux dépens du Groenland, qui a défendu samedi son «droit légitime» de développer son économie.