Les citoyens de Saint-Bruno peuvent profiter d'un forum inusité ce soir pour se prononcer sur l'avenir des milieux naturels dans leur ville.

La deuxième séance de consultation sur le Plan de conservation des milieux naturels de la Ville, un document fortement critiqué lors de son dévoilement, aura lieu ce soir devant un panel complètement indépendant.

Au cours de cette séance, Michel Venne, directeur général de l'Institut du Nouveau Monde, et son collègue Luc Ouimet, ancien commissaire du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement qui a aussi présidé le Bureau de consultation de Montréal, recevront les mémoires des citoyens.

«On a reçu une trentaine de mémoires, a indiqué M. Venne à La Presse. La date limite était jeudi dernier, mais il est encore possible d'en déposer ce soir et les gens peuvent aussi faire une communication verbale.»

Le 13 avril dernier, environ 75 personnes sont venues s'informer sur le Plan de conservation, qui autoriserait un projet résidentiel dans le bois des Hirondelles, une forêt de 5 hectares adjacente au parc national du Mont-Saint-Bruno.

Plusieurs citoyens critiquent le plan parce qu'il se fonde sur une étude préliminaire dont la Ville n'a jamais obtenu la version définitive.

Selon le Parti montarvillois, qui forme l'opposition, «il s'agit plutôt d'un plan de développement du territoire qui mène, a contrario, à la destruction partielle ou totale des derniers milieux naturels de Saint-Bruno».

Une rencontre fortuite à la mi-mars entre le maire de Saint-Bruno, Claude Benjamin, et M. Venne est à l'origine du lancement quelques jours plus tard de cette consultation publique.

Cette consultation sur le plan du maire Claude Benjamin a été organisée très rapidement. «Le maire de Saint-Bruno était présent à Boucherville quand l'INM a animé un sommet du monde municipal cet hiver, a dit M. Venne à La Presse. La participation citoyenne était l'un des thèmes de cette journée. Le lendemain, il nous a téléphoné pour savoir si on pouvait l'aider.»

MM. Venne et Ouimet vont produire «un rapport synthèse de ce que les citoyens auront dit et faire des recommandations au sujet du plan de conservation des milieux naturels».

«On offre à la Ville et aux citoyens une garantie de professionnalisme qui fait que la consultation jusqu'à maintenant se déroule très bien, dit M. Venne. Dans les plus petites municipalités, ce n'est pas nécessairement fréquent d'avoir une procédure aussi rigoureuse.» La démarche de l'INM à Saint-Bruno est modelée sur l'Office de consultation publique de Montréal.

C'est une initiative qu'il faut saluer, dit Me Jean Baril, spécialiste des consultations publiques. «S'ils se servent du modèle de Montréal. C'est un pas en avant», dit-il.

La séance de ce soir a lieu à l'École secondaire du Mont-Bruno à 19h.