Le trou dans la couche d'ozone au-dessus de l'Antarctique, qui se forme chaque printemps austral, joue un rôle important dans les changements climatiques, selon des travaux publiés jeudi qui établissent pour la première fois un lien entre ces deux phénomènes.

Le trou dans la couche d'ozone semble avoir une influence majeure sur la circulation des courants atmosphériques de l'hémipshère sud depuis un demi-siècle, démontre cette étude parue dans la revue Science datée du 22 avril.

Ces courants agissent sur les précipitations à l'équateur et provoquent ainsi des changements sur le climat.

«C'est vraiment étonnant que le trou d'ozone, situé aussi haut dans l'atmosphère au-dessus de l'Antarctique, puisse avoir des conséquences sur les précipitations jusque sous les tropiques», a déclaré Sarah Kang, chercheuse au département de physique et de mathématiques appliquées à l'Université Columbia et principale auteure de cette étude.

La couche d'ozone protège la Terre des rayonnements ultraviolets nocifs du soleil, responsables notamment de cancers de la peau et d'un affaiblissement du système immunitaire.

«Cette découverte pourrait vraiment bouleverser la stratégie de lutte contre le réchauffement de la planète... car le trou dans la couche d'ozone est un facteur important dans le système climatique de la planète», a estimé Lorenzo Polvani, professeur de sciences environnementales à l'Université Columbia et qui a dirigé cette recherche.

Les chercheurs estiment que les accords internationaux passés pour tenter de réguler les changements climatiques en réduisant les émissions de gaz à effet de serre (GES) doivent intégrer cette nouvelle donnée.