Parmi les membres de l'Union géologique américaine, qui regroupe tous les chercheurs en sciences de la terre, plus de 80% des membres croient que la Terre se réchauffe et que la principale cause est l'activité humaine. Ce chiffre grimpe à 90% chez les climatologues. Mais il n'est que de 64% chez les météorologues.
Et les miss météo sont encore plus «climato-sceptiques»: le quart des présentateurs météo à la télévision, qui ont souvent fait des études de météorologie, pensent carrément que le réchauffement de la planète «est une arnaque», et seulement le tiers pensent que c'est un phénomène réel causé par l'homme, selon un sondage.
«Nous pensons que ce scepticisme des présentateurs météo est un facteur déterminant dans l'opinion publique», explique Kathy Rowan, professeure de communications à l'Université George Mason en Virginie, qui est l'un des co-auteurs du sondage, en entrevue au congrès de l'Association américaine pour l'avancement de la science à Washington. «La personne moyenne a très peu de contacts avec les scientifiques. Le présentateur météo est l'une des seules personnes de science qu'elle connaît, à part le médecin. Les gens lui font confiance.»
Pour vérifier cette thèse, Mme Rowan va suivre pendant un an un millier de personnes d'une ville ayant deux stations de télé locale. Son équipe va aider le présentateur météo de l'une des stations à préparer des reportages faisant état de la réalité des changements climatiques. Elle vérifiera ensuite si les auditeurs de cette chaîne sont plus susceptibles que les autres à admettre que l'activité humaine est la cause du réchauffement de la planète.
Au Canada, la situation est différente, selon Martin Bélanger, météorologue et chef des opérations météo chez Météomédia et Weather Channel. « Nous sommes plus directement affectés à cause du réchauffement dans l'Arctique, qui est indéniable, dit M. Bélanger. Il y a aussi moins de petites stations locales et moins de groupes privés de météorologie qu'aux États-Unis, ce qui explique qu'il y ait moins d‚opinions extrêmes. » Météomédia a une ligne directrice faisant état du réchauffement de la planète et de ses causes humaines.