Le phénomène climatique La Niña, réapparu durant l'été 2010, est un des «plus puissants du siècle écoulé» et devrait durer encore jusqu'en avril/mai avant de s'affaiblir progressivement, a annoncé mardi l'Organisation météorologique mondiale (OMM).

«Par ses manifestations atmosphériques, cet épisode est l'un des plus puissants», indique l'OMM dans un bulletin.

«Ses effets les plus importants enregistrés ces derniers mois sont les inondations dévastatrices en Australie», a précisé le chef des services du climat de l'OMM, Rupa Kumar Kolli, en conférence de presse.

L'épisode actuel de La Niña est aussi responsable, selon l'OMM, d'«une pluviosité nettement excédentaire dans certaines régions d'Indonésie et d'Asie du Sud-Est».

«On impute également à l'actuel Niña les précipitations supérieures à la moyenne observées en Afrique australe et le déficit pluviométrique constaté dans l'est de l'Afrique équatoriale, dans la partie centrale de l'Asie du Sud-Ouest et dans le sud-est de l'Amérique du Sud», précise l'OMM.

Pour l'Europe, l'influence des deux phénomènes sur le climat n'est toujours pas avérée scientifiquement, selon l'OMM.

L'organisation basée à Genève explique par ailleurs que «presque tous les modèles numériques prévoient la persistance de l'actuel épisode La Niña pendant au moins les 2 à 4 prochains mois, c'est-à-dire jusqu'à la fin du premier trimestre de 2011, voire au-delà (avril ou début mai)».

Après, «l'intensité du phénomène va probablement décroître» et «au-delà, l'évolution du cycle El Niño/La Niña est incertaine», souligne l'organisation.

À l'opposé d'El Niño, La Niña se caractérise par une baisse des températures moyennes sous la surface de la mer dans le centre et l'est du Pacifique équatorial.

El Niño, qui a dominé depuis plus de deux ans, a été remplacé par La Niña en juin/juillet dernier.

Les variations de température que ces phénomènes provoquent sont étroitement corrélées avec d'importantes fluctuations du climat observées dans le monde entier. Une fois installés, ils persistent généralement neuf mois, voire davantage.