Le tigre du Bengale, espèce en voie de disparition, est moins gros qu'auparavant, une perte de poids qui s'explique, selon une étude, par le stress subi par ces animaux vivant le long de la frontière entre l'Inde et le Bangladesh.

Selon cette étude, réalisée par des responsables de la réserve des Sundarbans, le tigre souffre de stress dû aux changements environnementaux dans son habitat naturel, les marais, les mangroves et les forêts de ce territoire à la frontière entre l'Inde et le Banglagesh.

«Nous avons été surpris de constater que ces animaux, qui semblent en bonne santé, ne pèsent que 98 kilos», a déclaré jeudi à l'AFP Subrata Mukherjee, directeur de la réserve. «Le poids moyen d'un adulte est d'au moins 140 kilos», a-t-il ajouté.

Outre l'influence de l'homme sur l'habitat du tigre, les experts pointent la montée du niveau de la mer qui accroit la salinité des eaux des marais autour du delta du Gange, et des fleuves Brahmapoutre et Meghna dans la baie du Bengale. Ce facteur a réduit le nombre d'étangs d'eau douce où viennent se désaltérer les proies du tigre.

«Les cerfs tachetés sont devenus la principale alimentation des tigres mais leur nombre diminuent à cause de la montée du niveau de la mer, qui provoque de plus en plus d'inondations dans les forêts, a déclaré Pranabesh Sanyal, un expert de ces félins au sein de l'Union internationale pour la conservation de la nature et des ressources naturelles.

«Les tigres sont stressés physiquement, et pas suffisamment nourris. C'est pourquoi ils s'aventurent dans les endroits où vivent les hommes, à la recherche de chèvres et de vaches», a ajouté M. Sanyal.

Le dernier recensement effectué dans les Sundarbans en 2001/02 avait compté 274 tigres dans la partie indienne du parc.