Cette semaine, les environnementalistes et l'opposition à Ottawa ont réclamé, mi-sérieux, que le nouveau ministre de l'Environnement, John Baird, ne se rende pas au sommet de Cancún, plutôt que d'y aller pour nuire aux efforts internationaux en vue de parvenir à un accord contraignant sur des cibles de réduction des gaz à effet de serre.

Si le ministre est resté de marbre face à ces attaques, l'incident est significatif de la faiblesse des attentes du côté du Canada. De l'aveu même de M. Baird, rien n'a changé dans la position du Canada entre l'année dernière et cette année. Après Copenhague, le Canada a réduit ses cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre, de 20 à 17% d'ici 2020, par rapport à 2005. Ottawa répète qu'il doit attendre après Washington pour imposer des réglementations contraignantes, craignant de nuire à l'économie canadienne. Mais le processus stagne aux États-Unis.

Mercredi, le premier ministre Stephen Harper a dit espérer que la conférence de Cancún servira à «travailler pour en arriver à une entente obligatoire pour des réductions dans le temps, des gaz à effet de serre», qualifiant le sommet de Copenhague de «succès». La position du Canada est claire, a-t-il ajouté: tous les grands émetteurs doivent réduire leurs émissions. «Nous pensons que des pays comme la Chine doivent contribuer», a-t-il conclu.

Minimisant l'importance de ce sommet «d'étape», M. Baird souhaite y voir des discussions sur le financement, sur les mesures d'atténuation et d'adaptation, sur la technologie. «Nous allons bâtir sur l'Accord de Copenhague pour faire progresser les négociations», a dit le ministre, qui en sera à sa deuxième conférence de l'ONU sur les changements climatiques, ayant occupé ces mêmes fonctions de 2007 à 2008.