Les plus grands lacs du globe se réchauffent depuis 25 ans, surtout dans l'hémisphère nord, en réaction au réchauffement du climat, selon des prélèvements de températures effectués avec des satellites par des chercheurs de la Nasa dont les travaux sont publiés mardi.

En moyenne, le mercure est monté de 1,23 degré Celsius par décennie à la surface de ces 167 lacs et de jusqu'à trois degrés pour ceux se trouvant aux plus hautes latitudes de l'hémisphère nord, selon ces scientifiques du «Jet Propulsion Laboratory» (JPL) de l'agence spatiale américaine à Pasadena (Californie, ouest).

«Notre analyse offre une nouvelle source indépendante de données évaluant l'impact du changement climatique» dans le monde, souligne Philip Schneider du JPL, principal auteur de cette communication parue dans la dernière édition du journal Geophysical Research Letters.

«Ces observations ne sont pas sans conséquence pour les écosystèmes des lacs qui peuvent être négativement affectés même par de très petits changements de la température de l'eau», ajoute-t-il.

C'est ainsi qu'un léger réchauffement peut être propice à une prolifération d'algues qui peuvent rendre le sac toxique pour les poissons ou favoriser l'introduction d'espèces non-autochtones pouvant bouleverser son écosystème naturel.

Le nord de l'Europe est la zone la plus étendue où le réchauffement a été le plus marqué et persistant, selon ces chercheurs.

Le réchauffement a été légèrement moins prononcé en Europe du sud autour de la mer Noire et de la mer Caspienne ainsi qu'au Kazakhstan.

Les températures ont montré une tendance à être plus élevées plus à l'est en Sibérie, Mongolie et dans le nord de la Chine.

En Amérique du Nord, la hausse des températures a été légèrement plus élevée au cours de ces vingt-cinq dernières années dans le sud-ouest des Etats-Unis que dans la région des Grands Lacs, ont aussi constaté ces chercheurs.

Les mesures de température prises avec les satellites sont tout à fait comparables avec celles prises par des instruments se trouvant sur des bouées flottant sur les Grands Lacs, le plus gros réservoir d'eau douce de la planète selon leur superficie totale et le volume d'eau.

Dans certaines régions comme les Grands Lacs et l'Europe du Nord, les étendues d'eau ont paru se réchauffer plus vite que l'air environnant.

Le réchauffement a été le plus modeste sous les tropiques et aux latitudes moyennes dans l'hémisphère sud, indique l'étude.

L'ensemble de ces observations vont dans le sens des changements attendus des températures liés au réchauffement planétaire.

Les scientifiques ont longtemps recouru à la mesure des températures de l'air près du sol pour évaluer les tendances du réchauffement.

Depuis récemment, cette technique est remplacée par des mesures effectuées par des satellites utilisant un système de rayonnement infrarouge thermique capable de balayer des zones plus vastes et de manière plus précise.

Les chercheurs ont utilisé des satellites de l'Agence américaine des océans et de l'atmosphère (NOAA) et de l'Agence Spatiale Européenne (ESA).