La Norvège va présenter cette semaine à la communauté internationale le «premier indice officiel» au monde à mesurer l'état de la nature, un outil censé optimiser les politiques de défense de l'environnement, a-t-on appris auprès du gouvernement lundi.

«L'idée, c'est d'avoir une approche scientifique de la santé de la nature norvégienne afin de prendre les bonnes décisions écologiques. C'est décisif pour déterminer nos principales priorités politiques» en la matière, a déclaré à l'AFP la vice-ministre norvégienne de l'Environnement, Heidi Soerensen.

«Les évolutions de l'indice nous permettent aussi a posteriori de mesurer l'efficacité des mesures politiques adoptées», a-t-elle dit par téléphone depuis Nagoya (Japon) où elle participe à une conférence internationale sur la diversité biologique.

Réalisé par 125 chercheurs, l'indice regroupe 309 indicateurs sur l'état de certaines espèces animales et végétales représentatives mais aussi sur d'autres aspects de la biodiversité, tels que la quantité de bois mort dans les forêts. Il sera mis à jour tous les cinq ans.

Selon Mme Soerensen, moyennant quelques adaptations aux spécificités locales, l'indice pourrait être adopté par d'autres pays.

«L'indice sur l'état de la nature est un outil neutre qui dépeint la situation», a souligné la responsable de la Direction norvégienne de la gestion de la nature, Janne Sollie.

«L'indice ne tranche pas la question: 'dans quel état de santé la nature devrait-elle être?'. Ça, ce sont les responsables politiques qui le décident», a-t-elle dit le mois dernier lors du lancement de l'indice en Norvège.

Déjouant certains pronostics pessimistes, l'indice montre que la situation est meilleure aujourd'hui que par rapport à 1990 dans les océans, les eaux côtières, les rivières et les montagnes du pays scandinave.

En revanche, la situation s'est dégradée dans les forêts sur cette période du fait notamment de l'exploitation forestière qui a réduit la quantité de bois morts et de vieux arbres, utiles à la biodiversité.

L'initiative norvégienne sera présentée jeudi à la conférence de Nagoya.

Les trois points clés débattus au Japon sont la fixation d'objectifs pour limiter la perte des espèces d'ici 2020, le niveau de l'aide financière aux pays du Sud et la mise en place d'un cadre juridique pour répartir équitablement les bénéfices tirés de l'exploitation des ressources génétiques qui se trouvent très largement dans les pays en développement.