L'Arctique continue à se réchauffer à un rythme sans précédent affectant les populations et les écosystèmes, aussi bien que le climat dans les zones les plus peuplées de l'hémisphère nord, selon le rapport annuel du gouvernement américain sur le sujet, publié jeudi.

Le Groenland enregistre des températures record, une fonte de sa glace et une diminution de la masse de la banquise, conclut une équipe internationale de 69 scientifiques dans son rapport annuel intitulé Arctic Report Card.

La glace présente durant la saison la plus chaude continue à se réduire. L'été dernier a été mesurée la troisième plus faible superficie depuis le début des observations satellitaires en 1979.

Le record de contraction de la glace avait été enregistré en 2007, suivi par 2008.

L'épaisseur de la glace flottante s'amincit aussi de plus en plus et la durée de la couverture de neige de l'Arctique a été la plus courte cette année depuis 44 ans qu'elle est mesurée.

Les climatologues ont également observé des signes que les effets du réchauffement de l'air dans l'atmosphère arctique à l'automne contribuent aux changements de la circulation atmosphérique dans l'Arctique et les latitudes moyennes dans l'hémisphère nord.

L'hiver 2009-2010 a montré une relation entre les froids extrêmes des latitudes moyennes, marquées par de fortes chutes de neige, et les changements dans les vents de l'Arctique lié à une phase de l'oscillation arctique.

Il s'agit d'une variation de la différence de pression atmosphérique au niveau de la mer dans l'hémisphère nord d'une année à l'autre.

Cette variation est liée à l'intensité et à la position moyenne des dépressions et anticyclones entre l'Arctique et les latitudes de 37 à 45 nord.

«Tout ce qui doit se produire sur le reste du globe arrive en premier lieu et dans une large mesure dans l'Arctique», souligne Jane Lubchenco, la directrice de l'Agence océanique et atmosphérique américaine (NOAA).

«Au-delà du fait que la situation en Arctique affecte les populations humaines et l'écosystème de cette région, le réchauffement des températures arctiques, la diminution du permafrost, de la couverture neigeuse, des glaciers et de la glace flottante ont des conséquences étendues pour les systèmes physiques et biologiques dans les autres parties du globe», ajoute-t-elle dans un communiqué commentant ce rapport.

L'Arctique est un important moteur du climat et de la météorologie autour du globe. C'est aussi une source essentielle de nourriture pour de nombreuses populations d'oiseaux, de mammifères et de poissons sur la planète, où nombre d'entre eux se rendent pour se reproduire.