Il n'y a pas à dire, le financier américain George Soros et le premier ministre Jean Charest arrivent à des conclusions diamétralement opposées sur le rôle des gouvernements dans la lutte contre les changements climatiques.

«Si vous laissez cette question aux gouvernements, il n'y aura pas beaucoup de progrès», a déclaré le milliardaire philanthrope en expliquant comment les résultats décevants de la conférence de Copenhague sur le climat l'avaient convaincu de s'engager dans ce dossier. «Les négociations (sur le climat) se déroulent dans un endroit qui est très éloigné de la réalité», a-t-il ajouté.

George Soros s'est exprimé ainsi hier à l'ouverture de Climate Week NYC, une série d'activités qui se déroulent cette semaine à New York en marge de la session annuelle de l'Assemblée générale de l'ONU, qui s'ouvre jeudi. Pour la deuxième année consécutive, le premier ministre Charest a pris la parole au cours de la cérémonie d'ouverture, à laquelle participaient notamment le prince Albert II de Monaco et l'envoyé spécial de la Banque mondiale pour les changements climatiques, Andrew Steer.

Au cours d'un point de presse après la cérémonie, M. Charest a déclaré: «Les États fédérés que je représente ici ont un rôle extrêmement important à jouer parce que c'est nous qui allons faire l'essentiel du travail dans la réduction des gaz à effet de serre.»

À l'approche du prochain sommet des Nations unies sur le climat, qui se tiendra à Cancun du 29 novembre au 10 décembre, Jean Charest a défendu les progrès réalisés par les gouvernements depuis le sommet de Rio, où il se trouvait il y a 18 ans. «Il faut, sur un enjeu comme celui-là, être très, très persévérant, a-t-il dit. On est loin d'avoir fait ce qu'on espérait à Copenhague, mais on a fait des gains.»

À Cancun, où il participera au Sommet des leaders, en marge de la conférence onusienne, Jean Charest entend mettre l'accent «sur les mesures concrètes que nous devons prendre pour arriver à une économie à faible teneur de carbone».

La mise au point des voitures électriques figure au nombre des mesures concrètes qui intéressent le Québec, selon le premier ministre. Pierre Arcand, ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, était d'ailleurs à New York hier pour participer à une table ronde sur les véhicules électriques tenue dans le cadre de l'initiative EV20, appuyée financièrement par le prince Albert.

Dans son allocution, aussi concise, le premier ministre Charest n'a pas abordé la controverse entourant l'exploitation du gaz de schiste au Québec. «Ce n'est pas le forum pour un sujet comme celui-là», a-t-il déclaré plus tard aux journalistes.