La couche d'ozone a cessé de se réduire grâce aux mesures prises contre les gaz polluants l'affectant et retrouvera son niveau d'avant 1980 d'ici 2050, indique un rapport scientifique de l'ONU publié jeudi.

«Le Protocole de Montréal signé en 1987 pour contrôler les substances détruisant la couche d'ozone, fonctionne et nous a protégé d'une plus grande déperdition d'ozone» ces dernières années, a expliqué lors d'un point de presse Len Barrie, directeur de recherche de l'Organisation météorologique mondiale qui a préparé l'étude avec le Programme des Nations Unies pour l'environnement (Pnue).

«L'ozone total, dont celui des régions polaires, ne baisse plus mais n'augmente pas encore», a-t-il ajouté.

Le Protocole de Montréal a interdit un certain nombre de gaz tenus pour responsable du trou dans la couche d'ozone, comme les chlorofluorocarbones (CFC) auparavant utilisés comme réfrigérant et gaz propulseur dans des aérosols.

Grâce à l'accord de Montréal, ces gaz ont quasiment disparu des lignes de productions mais, en tant que polluants persistants restent encore présents dans l'atmosphère sous forme de molécules, ce qui a ralenti la lutte contre la déperdition de l'ozone, relève encore l'étude.

La couche d'ozone, qui protège la Terre contre les rayons ultra-violets nocifs du soleil, devrait toutefois «retrouver son niveau des années 80 avant 2050» sauf dans les régions polaires, selon les chercheurs.

Ainsi «le trou dans la couche d'ozone qui se forme chaque printemps au-dessus de l'Antarctique est un phénomène qui devrait persister beaucoup plus longtemps», estiment les 300 scientifiques qui ont participé à l'étude publiée à l'occasion de la Journée internationale des Nations Unies pour la protection de la couche d'ozone.

Il pourrait même être aggravé par les changements climatiques «qui devraient exercer une influence croissante sur l'ozone stratosphérique dans les décennies à venir, selon ces derniers.

Le Protocole de Montréal a malgré tout eu des «effets connexes très bénéfiques» sur la lutte contre les changements climatiques, dans la mesure où les substances qu'il prohibe sont «de puissants gaz à effet de serre».

Cela a permis d'éviter une augmentation supplémentaire de 10 gigatonnes d'émissions de CO2 par an, a encore fait valoir M. Barrie.

Il a également eu des effets majeurs en termes de santé, a souligné le directeur exécutif du Pnue, Achim Steiner, cité dans un communiqué.

Sans ce Protocole, «les concentrations atmosphériques de substances nocives pour l'ozone auraient pu être multipliées par dix d'ici à 2050, ce qui aurait pu provoquer jusqu'à 20 millions de cas supplémentaires de cancer de la peau et 130 millions de cas supplémentaires de cataracte».

Malgré tout, les chercheurs de l'ONU ont mis en garde contre un effet adverse du protocole, qui a fait grimper la demande de substances de remplacement tels que le HCFC (hydrochlorofluorocarbures) et le HFC (hydrofluorocarbures). Ces derniers se sont avérées à leur tour «de puissants gaz à effet de serre».

«Aujourd'hui, leur effet est relativement faible, mais ils pourraient devenir un plus gros problème à l'avenir», prévient l'OMM.