En matière de gaz à effets de serre (GES) le Canada ne devrait pas suivre de près les États-Unis, mais s'efforcer d'égaler «les meilleures pratiques internationales», déclare l'OCDE dans sa dernière étude économique consacrée à ce pays et publiée lundi.

L'intention d'Ottawa de lier sa politique climatique à celle des États-Unis est certes «compréhensible et judicieuse», estime l'Organisation pour la coopération et le développement économique.

Mais, ajoute-t-elle, «une action unilatérale (pour réduire les émissions) induirait des gains de crédibilité nationale et internationale. En réalité, l'incertitude quant à la réglementation future devient un obstacle majeur à l'investissement dans les industries non conventionnelles du secteur pétrolier et gazier», avertit l'OCDE.

Le Canada doit donc rester «vigilant» et «s'efforcer d'atteindre des niveaux d'efficience comparables aux meilleures pratiques internationales».

Car, rappellent les auteurs de l'étude, Ottawa «n'a guère progressé dans la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre (GES). En 2008, celles-ci dépassaient de 24% les niveaux de 1990, alors que dans le cadre du Protocole de Kyoto, le Canada s'est engagé à les réduire de 6% avant 2008-12.»

Au sommet sur le climat de Copenhague en décembre, le gouvernement fédéral a bien «fixé quelques nouveaux objectifs modestes» mais «il n'a pas encore défini un ensemble de mesures destinées à les atteindre», relève l'OCDE.

Pour elle, «des instruments économiques complets pour la tarification du carbone devraient former la pierre angulaire de la politique en matière de changement climatique».

L'OCDE évoque aussi l'exploitation des sables bitumineux qui «a connu une expansion rapide et représente une source essentielle de revenu et de création d'emplois pour le Canada, mais à un coût environnemental élevé».

Enfin, elle critique Ottawa pour les subventions accordées à la production de bio-carburants, dont l'efficacité en termes de réduction des émissions de GES est faible par rapport au solaire, à l'éolien et à la biomasse.