La Fédération des municipalités du Québec dénonce «l'improvisation» qui entoure le démarrage de l'industrie du gaz de schiste.

«Malheureusement, on revit ce qu'on a eu à vivre dans l'éolien, dit Bernard Généreux, président de la FQM. Le démarrage s'est fait dans l'improvisation. On ne connaissait pas les impacts. On récidive avec le gaz de schiste.»

La FQM regroupe les municipalités régionales (MRC) et les collectivités rurales du Québec. M. Généreux dit que ces dernières ont été tenues à l'écart du processus de consultation censé déboucher sur une nouvelle loi sur les hydrocarbures, ce qui les prive de renseignements utiles pour les citoyens.

«Un mystère est en train de s'installer au sujet de l'industrie, dit-il. Quelles sont les conséquences? Les seules études qu'on nous oppose sont celles réalisées par l'industrie elle-même. Il n'y a aucune distance critique. Est-ce que l'INRS (Institut national de la recherche scientifique) ne pourrait pas nous faire une étude indépendante et crédible sur les impacts sur l'eau?»

«Ensuite, quelles sont les retombées? Le débat sur les redevances n'est pas fait non plus. Est-ce qu'on va encore se retrouver à brader les ressources naturelles au profit de l'entreprise?»

Selon M. Généreux, ces questions doivent être réglées avant d'arriver à «l'acceptation sociale» que dit souhaiter la ministre des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau. «Pour un gouvernement qui dit agir selon le développement durable, on fait les choses à l'envers», dit-il.

Selon Marie-France Boulay, la porte-parole de Mme Normandeau, qui est en vacances, un comité composé des élus municipaux et des responsables de différents ministères se réunira pour la première fois lundi prochain.

Des rencontres avec l'industrie ont eu lieu depuis le début de l'année parce que les fonctionnaires voulaient mieux comprendre ses caractéristiques, dit Mme Boulay. «Beaucoup de questions leur sont adressées sur leurs procédés et leurs façons de faire, dit-elle. La ministre veut qu'on s'inspire des meilleures pratiques.»

L'Association des producteurs de pétrole et de gaz du Québec n'a pas rappelé La Presse hier.

Pour ce qui est des contacts avec les groupes environnementaux, ils sont embryonnaires. Mme Boulay parle d'une «rencontre de la ministre» avec l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), mais cette dernière est restée sur sa faim.

«Oui, on nous a rencontrés, mais ça n'a rien donné, dit André Bélisle, de l'AQLPA. On attend encore d'être invités à participer au comité qui va concevoir la nouvelle loi.»