Le groupe écologiste californien Corporate Ethics International a lancé mercredi une nouvelle campagne de publicité qui appelle les potentiels visiteurs de l'Alberta à reconsidérer leur voyage en raison des pratiques environnementales de l'industrie des sables bitumineux.

Des panneaux seront d'abord installés à Seattle, Portland, Denver et Minneapolis, avant d'atteindre le Royaume-Uni dans deux semaines. Ces affiches présenteront le slogan «Alberta: l'autre désastre pétrolier» au-dessus de deux images d'oiseaux couverts de pétrole, l'un dans le golfe du Mexique, l'autre en Alberta.

«Vous pensez à visiter l'Alberta, au Canada? Repensez-y», conclut le panneau.

La campagne se déroule aussi sur le moteur de recherche Google et sur de populaires sites Internet de tourisme.

Le directeur exécutif de l'organisation prônant l'éthique en affaires, Michael Marx, a soutenu que l'Alberta dépense annuellement des millions de dollars pour se donner une image verte alors que selon lui, il s'agit de l'un des endroits les plus polluants en Amérique du Nord à cause de l'industrie pétrolière.

«Nous pensions qu'il fallait être plus agressif dans notre dénonciation du gouvernement», a affirmé M. Marx.

Le premier ministre albertain, Ed Stelmach, n'a pas encore vu les publicités, mais encourage les gens à venir voir l'Alberta eux-mêmes, et même à visiter les régions de Fort McMurray et Wood Buffalo, voisines des sables bitumineux.

«Est-ce que ces groupes ont peur de ce que les gens verront en Alberta, de ce qu'ils apprendront en venant eux-mêmes?», s'est-il questionné.

Le ministre albertain de l'Énergie, Ron Lippert, a aussi répliqué que sa province continuerait à expliquer son point de vue quant aux sables bitumeux aux États-Unis. Pour lui, il s'agit d'une ressource importante et sécuritaire qui peut être développée de façon durable.

Il y a quelques semaines, le gouvernement albertain a acheté une demi-page de publicité dans le quotidien Washington Post, au coût de 56 000 $, afin de présenter les sables bitumineux comme une source d'énergie fiable et économique.

Michael Marx a affirmé que l'intention de Corporate Ethics International n'était pas de causer du tort à l'industrie du tourisme. Il souhaite plutôt sensibiliser les acteurs de ce milieu au dossier des sables bitumineux.

«Nous espérons que les opérateurs touristiques, dont les revenus dépendent de la santé des forêts, des cours d'eau et de la faune, prendront position quant aux sables bitumineux qui met leur industrie en danger», a-t-il affirmé.