Réagissant aux pressions de chefs d'États et des responsables de mouvements écologistes, le Canada a finalement inclus le dossier des changements climatiques à l'ordre du jour du Sommet du G8.

Un porte-parole du premier ministre Stephen Harper a confirmé la nouvelle lundi.

«Nous nous attendons, en fait, à ce que les changements climatiques fassent l'objet de discussions autant lors du Sommet du G8 que celui du G20», a indiqué Andrew MacDougall.

«D'ailleurs, a renchéri M. MacDougall, le premier ministre a eu une conversation téléphonique avec la chancelière de l'Allemagne, Angela Merkel, ce matin, et ils ont discuté du fait que ce dossier, les changements climatiques, sera abordé lors des deux sommets.»

Les sommets du G8 et G20 auront lieu plus tard en juin, à Huntsville, en Ontario, et à Toronto, respectivement.

Les conservateurs ont clairement fait savoir que l'économie serait au coeur des échanges lors des deux sommets. Le mois dernier, M. Harper avait laissé entendre que tous les autres sujets n'étaient que de «simples détails».

Toutefois, le premier ministre a affirmé, la semaine dernière, que lui et ses homologues du G20 allaient se pencher sur les changements climatiques à Toronto.

«De toute évidence, nous traiterons de nombreux dossiers, incluant certains points reliés aux changements climatiques», a annoncé M. Harper, à la Chambre des communes.

Les dirigeants de l'Union européenne, du Mexique et des Nations unies ont plusieurs fois demandé au Canada d'inclure le dossier des changements climatiques au programme des deux sommets.

Lors d'une visite au Canada le mois dernier, le président mexicain, Felipe Calderon, avait insisté sur l'importance de s'attaquer à ce problème.

«Au Mexique, nous ne pouvons pas attendre. Nous ne pouvons pas attendre que les pays développés prennent une décision», avait déclaré M. Calderon lors d'une conférence de presse à laquelle participait M. Harper.

Des lauréats du Prix Nobel de la paix et des responsables de mouvements écologistes avaient aussi ajouté leur voix à ce concert.

Ce fut notamment le cas des dirigeants de Réseau action climat Canada (RAC-Canada), une coalition composée de groupes voués à la protection de l'environnement.

Selon l'organisme, le fait d'inviter les leaders de nations africaines au Sommet du G8 sans parler, ensuite, de changements climatiques équivaudrait à une «gifle en pleine figure».

Selon ses représentants, il serait «très hypocrite» de convier au Sommet les chefs de sept pays d'un continent durement touché par les changements climatiques, puis négliger de se pencher sur ce dossier.

Au cours du week-end, le Canada a invité l'Algérie, l'Égypte, l'Éthiopie, le Malawi, le Nigeria, le Sénégal et l'Afrique du Sud à prendre part à une session spéciale, dans le cadre du Sommet.

Les leaders d'Haïti, de la Jamaïque et de la Colombie ont reçu la même invitation.