Un rapport sur la biodiversité, qui devrait être publié cet été sous l'égide de l'ONU, va préconiser des «changements très importants» au sein de l'économie mondiale pour préserver l'environnement, recommandant notamment de sanctionner les sociétés, écrit samedi le Guardian.

Le quotidien affirme que le rapport va insister sur le fait que «la valeur générée par le sauvetage des «biens et services de la nature», comme la pollinisation, les médicaments, les sols fertiles, l'air pur et l'eau potable, sera bien supérieure, entre 10 et 100 fois, au coût nécessaire à la sauvegarde des habitats et des espèces».

Mais l'économie mondiale devra subir des «changements très importants», selon le document à paraître qui émet des recommandations, précise le Guardian.

Il va notamment suggérer de fixer des «limites strictes» aux sociétés sur ce qu'elles peuvent puiser dans l'environnement et de les sanctionner davantage -- par le biais d'amendes ou de taxes -- pour limiter la surexploitation.

Il devrait également préconiser de rétribuer les communautés locales afin qu'elles préservent la nature, de demander aux entreprises et aux gouvernements de publier un bilan de leur utilisation de ressources naturelles et humaines en même temps que leurs résultats financiers.

Une réforme des subventions à certaines industries (agriculture, énergie, pisciculture, transport), qui dépassent les 1 000 milliards de dollars chaque année, est également suggérée.

Ce rapport, intitulé «L'économie des systèmes écologiques et de la biodiversité» et soutenu par le programme des Nations unies pour l'environnement, a été lancé par la Commission européenne en 2007. Son auteur principal, l'économiste indien Pavan Sukhdev, a déjà dévoilé certaines conclusions.

Il a souligné en novembre qu'investir quelque 45 milliards de dollars par an dans le développement de zones protégées permettrait d'assurer des bénéfices annuels de 4 000 à 5 000 milliards de dollars après quelques dizaines d'années.

La biodiversité est au coeur de l'actualité: Journée mondiale célébrée samedi, Année internationale en 2010, et un sommet de chefs d'État et de gouvernement lui sera consacré en septembre à New York.