L'impact possible du réchauffement climatique pour les animaux figure parmi les enjeux qui doivent être discutés lors de la 78e assemblée générale de l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) qui se tient du 23 au 27 mai à Paris, selon son directeur général Bernard Vallat.

«Le changement climatique induit des maladies nouvelles chez les animaux», des risques auxquels il faut s'adapter, a-t-il expliqué à l'AFP, à la veille de cette réunion de représentants des 175 pays membres de l'OIE qui doit permettre d'adopter un nouveau plan stratégique pour les cinq années à venir.

«Beaucoup de maladies y compris des maladies animales transmissibles à l'homme sont transmises par des insectes piqueurs, comme par exemple la fièvre de la vallée du Rift, maladie mortelle pour l'homme», actuellement en Égypte, qui pourrait «traverser la Méditerranée», relève-t-il.

Les moustiques qui pour beaucoup ne survivent pas aux hivers très froids, pourraient, avec le réchauffement, «s'implanter dans les pays tempérés avec le virus et transmettre la maladie aux animaux et à l'homme», ajoute-t-il.

Alors que les ruminants sont accusés d'émettre du méthane, puissant gaz à effet de serre, M. Vallat plaide aussi en faveur des «effets bénéfiques» de l'élevage, grâce aux prairies captant du carbone.

Il s'agit d'apporter «notre pierre dans ce débat», en évaluant «de façon indépendante» ces phénomènes complexes, précise M. Vallat.

La sécurité alimentaire, c'est-à-dire la nécessité d'arriver à nourrir l'humanité, préoccupe également l'OIE, alors que «les maladies font perdre plus de 20% des productions animales dans le monde. Plus on réduit les maladies, plus on réduit les pertes : des animaux qui meurent, du lait ou des oeufs produits en moindre quantité», dit-il.

Une coopération plus importante entre les secteurs vétérinaire et médical doit aussi être un axe du nouveau plan stratégique de l'OIE qui a pour mission d'informer sur les maladies animales dans le monde.

Egalement chargée d'élaborer des normes sanitaires mondiales destinées à protéger les pays importateurs de produits animaux, l'OIE s'inquiète du «développement considérable d'exigences» d'entreprises privées, «notamment des chaînes de distribution de supermarché qui ont leur propres normes» imposées «unilatéralement» aux fournisseurs».

«C'est très important que nos normes soient la référence absolue pour les questions de risques sanitaires», insiste M. Vallat, admettant que «toutes les autres questions (qualité, mode d'élevage des animaux, produits bio..) relèvent d'une relation entre les fournisseurs et le distributeur».