Les organismes Nature Québec et la Société pour la nature et les parcs du Canada - section Québec (SNAP-Québec), ont exigé jeudi que la mainmise des mines sur le territoire québécois par divers propriétaires privés cesse et que soient éliminées les inégalités causées par la préséance des droits miniers.

Ces réclamations ont été faites en marge de la commission parlementaire sur le projet de loi 79, qui modifie la Loi sur les mines.

À cette occasion, les deux organismes ont évoqué les impacts des droits miniers sur la mise en place du réseau d'aires protégées.

Le directeur général de Nature Québec, Christian Simard, a expliqué qu'actuellement, la conservation de territoires n'est possible que si le secteur minier ne manifeste aucun intérêt pour un site. En fait, le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) bloque non seulement tout projet de conservation s'il y a un titre minier alloué (claims), mais il le bloque également sur la présomption d'un potentiel minier.

M. Simard a donné en exemple le cas du parc de la Gaspésie où vivent 172 caribous montagnards, une espèce menacée dont le déclin est fulgurant. Il a regretté qu'on ne puisse faire progresser l'étendue du parc pour protéger cette espèce, car il y a des titres miniers alloués souvent inactifs.

Les deux groupes croient que si le Québec veut assurer une protection adéquate de sa biodiversité et respecter ses engagements en matière de conservation, cette situation devra changer.

Le directeur général de Nature Québec a donné en exemple le cas de l'Ontario où le droit des propriétaires privés de territoires miniers est limité. Il a souhaité que des ententes de prospection limitées dans le temps soient signées avec les industries minières. Selon M.Simard, les principes de la loi québécoise actuelle datent de l'époque de la ruée vers l'or.