Le chef de la NASA tente de convaincre le premier ministre de la Norvège d'ordonner à l'une des sociétés d'État de son pays d'abandonner l'exploitation de sables bitumineux en Alberta.

James Hansen a écrit une lettre ouverte dans un journal norvégien pour demander au gouvernement de voter en faveur d'une motion qui sera présentée mercredi lors de l'assemblée annuelle de Statoil pour mettre fin au projet de sables bitumineux de l'entreprise.

«Je suis déçu d'apprendre que Statoil, la compagnie pétrolière de l'État norvégien, ait autant reculé avec sa décision stratégique d'investir dans l'industrie destructrice des sables bitumineux au Canada, a écrit Hansen au premier ministre Jens Stoltenber.

«À titre de propriétaire de plus des deux tiers des actions dans Statoil, je vous exhorte de mettre fin à l'implication de la Norvège dans ce projet dangereux, sale et destructif.»

M. Hansen, connu pour ses positions bien arrêtées sur les changements climatiques, y fait valoir qu'un pays petit et progressiste comme la Norvège devrait être plus enclin à prêcher l'exemple que d'autres états.

«Je souhaite que la Norvège puisse être un exemple de ce petit pays, où nous pourrions faire comprendre la situation aux gens, se lever et dire la vérité devant les pays importants, a-t-il dit en entrevue à la Presse Canadienne. La plupart des leaders politiques se lèvent en public et disent les bonnes choses, mais leurs actions ne correspondent pas.»

Selon M. Hansen, les sables bitumineux renferment de telles quantités de carbone que le climat de la planète ne pourra jamais tout tolérer.

Statoil est l'une des cinq multinationales énergétiques qui devront assister, ce mois-ci, à des motions d'actionnaires demandant le retrait de projets de sables bitumineux. Les autres sont Shell, ExxonMobil, BP et ConocoPhillips.

«Nous croyons que tous les actionnaires ont le droit de parole», a indiqué le porte-parole de Statoil, Peter Symons.

Il a ajouté que le projet de Statoil en Alberta, qui prévoit commencer à produire du pétrole en début de 2011, devrait réduire ses émissions de 40 pour cent au cours de ses 11 premières années d'opération.

Hansen croit que ce n'est pas assez.

«Le combustible fossile traditionnel, même si l'on supprime graduellement les émissions de charbon, est suffisant pour nous placer en zone dangereuse. Si vous ajoutez les combustibles fossiles, c'est simplement trop.»

«Le Canada est toujours un pays riche en ressources, et malheureusement, il n'y a aucun moyen d'éviter la catastrophe climatique si vous développez les sables bitumineux», a-t-il poursuivi.