La croissance à long terme des sables bitumineux de l'Alberta est en péril, à moins que l'industrie assure une meilleure gestion des risques environnementaux et sociaux, a affirmé lundi une firme américaine en gestion du risque bien connue.

Un rapport produit par RiskMetrics Group cite notamment le resserrement de la réglementation environnementale, l'opposition de groupes autochtones et une grande consommation d'eau et de gaz naturel à titre d'exemples de facteurs qui pourraient avoir des répercussions sur le bénéfice net de producteurs de sables bitumineux.

Le rapport, commandé par Ceres, une coalition d'investisseurs et de groupes environnementaux, affirme que les entreprises doivent être prêtes à investir d'avance pour s'attaquer à ces problèmes à l'occasion de la sélection de nouveaux projets et à reconnaître que des solutions rentables n'existent pas dans plusieurs cas.

Pour être économiquement viables, les projets de sables bitumineux doivent pouvoir compter sur des barils de pétrole se vendant chacun à au moins 65 $ US et jusqu'à 95 $ US. Et selon le rapport, ce seuil ne peut qu'augmenter en raison des règles concernant les émissions de gaz à effet de serre sur le point d'être adoptées.

L'un des vice-présidents de l'Association canadienne des producteurs pétroliers, Greg Stringham, affirme n'avoir lu rien de nouveau dans le rapport.

Selon lui, le document évoque des risques ayant déjà été identifiés et sur lesquels les membres de son organisation travaillent déjà depuis plusieurs années.

Le rapport a été publié au moment où le regard du monde demeure fixé sur le golfe du Mexique après l'explosion d'une installation de forage pétrolier. Du pétrole est déversé en mer depuis près d'un mois, tandis que l'entreprise BP PLC se démène à colmater la brèche.

Selon le rapport de RiskMetrics Group, les risques liés à l'exploitation de sables bitumineux sont considérablement plus élevés que ceux associés à la production de pétrole dans le golfe du Mexique.

De son côté, M. Stringham est d'avis que la comparaison n'est pas juste. Selon lui, des études devraient être menées sur plusieurs sources d'énergie, dont le nucléaire, car l'approvisionnement en énergie de l'avenir sera obtenu grâce à plusieurs sources différentes.