La compagnie britannique BP était engagée mardi dans une course contre la montre pour colmater avec des robots sous-marins le puits de la plateforme pétrolière qui a sombré dans le golfe du Mexique et dont une fuite menace les côtes américaines.

Quatre robots travaillent en pleine mer pour tenter de fermer le bloc obturateur (valve de sécurité destinée à contrôler la pression, ndlr) du puits, ce qui permettrait de couper la fuite de brut.

Les autorités devaient avoir mardi matin une idée des chances de réussite de cette opération complexe, et qui constitue une première, d'autant plus difficile à 1,5 km de profondeur.

En cas d'échec, BP, qui exploitait la plateforme, pourrait forer des conduits de secours destinés à injecter un enduit spécial pour boucher définitivement le puits. Mais cela pourrait prendre «deux à trois mois», a observé un porte-parole des opérations sur place, Bill Salvin.

La nécessité d'arrêter la fuite est d'autant plus pressante qu'une vaste nappe de pétrole de près de 4.800 km2 se trouvait à une cinquantaine de kilomètres des côtes de la Louisiane (sud des États-Unis), berceau d'un écosystème fragile composée de nombreux oiseaux aquatiques.

Des experts américains ont indiqué que la nappe ne se dirigeait pas directement vers ces zones, soulignant toutefois que la situation pourrait évoluer en fonction de la direction du vent.

Selon BP, les fuites libèrent environ 159 000 litres de brut par jour. À titre de comparaison, la plateforme, nommée «Deep Water Horizon», propriété de la société Transocean, contenait 2,6 millions de litres de pétrole et extrayait près de 1,27 million de litres par jour avant l'accident.

Outre le travail effectué par les robots, une trentaine de navires tentaient de récupérer les hydrocarbures répandus à la surface de la mer par la plateforme qui a coulé jeudi après une explosion et un incendie survenus le 20 avril au soir. Leur travail a été compliqué par la houle pendant ces derniers jours.