Les Indiens de la région du Xingu dans le nord amazonien du Brésil, soutenus par l'Église et le réalisateur du film Avatar James Cameron, essayent d'obtenir d'autres appuis contre la construction du barrage de Belo Monte qu'ils jugent dévastateur pour l'environnement.

«Nous cherchons d'autres soutiens pour faire venir tous les caciques des villages du Xingu afin de définir ce que nous ferons», a déclaré lundi à l'AFP le chef indien Luiz Xipaya, président du Conseil indigène d'Altamira, la commune sur le territoire de laquelle devrait être construit le barrage censé devenir le troisième plus grand du monde.

Ces groupes indigènes avaient annoncé mercredi dernier qu'ils construiraient un village permanent sur le terrain du barrage pour en empêcher la construction. Ils s'exprimaient au lendemain du résultat de l'appel remporté par un consortium brésilien dirigé par la compagnie publique Electrobras.

Les indigènes avaient ensuite fait marche arrière et décidé de rencontrer les responsables d'Electrobras à Altamira, avant d'occuper le terrain.

«L'occupation du terrain dépendra du résultat des discussions», avait dit jeudi le cacique Xipaya.

Néanmoins, les responsables d'Electronorte ont indiqué à l'AFP lundi qu'aucune réunion n'était prévue avec les Indiens.

Lundi, le président Luiz Inacio Lula da Silva a défendu une fois de plus la construction du barrage au sud de l'État amazonien du Para, réaffirmant qu'il n'affecterait pas les zones indigènes.

Lula a souligné que le barrage qui représentera 11% de la puissance énergétique installée du Brésil était indispensable pour un pays souhaitant devenir la cinquième économie de la planète.

Le ministre de l'Energie, Marcio Zimmermann, avait déclaré vendredi que la construction de Belo Monte commencerait en septembre.

«C'est le barrage le mieux planifié du monde, avec cinq ans d'études d'impact sur l'environnement, on ne peut plus attendre», avait-il dit.

Belo Monte sera le troisième barrage le plus grand au monde (11 000 MW), derrière celui des Trois Gorges en Chine (18 000 MW) et celui d'Itaipu (14 000 MW) à la frontière avec le Brésil et le Paraguay.