Non content d'empêcher les chercheurs d'Environnement Canada de s'adresser aux médias, le gouvernement tente aussi de régenter leurs publications scientifiques et techniques, accuse le Bloc québécois.

En annexe à la politique de communications décriée depuis le début de la semaine, la «Norme d'Environnement Canada relative aux publications scientifiques et techniques» a fait bondir le critique du Bloc québécois en matière d'environnement, Bernard Bigras.

 

Le document invite les scientifiques - ceux-là mêmes à qui l'on interdit de parler aux médias - à se demander, notamment, si leur publication «est importante et pertinente aux politiques, priorités et réglementations principales du gouvernement» avant de la soumettre pour approbation.

«Après le guide des communications, on a maintenant le guide du bon scientifique, a protesté M. Bigras devant le comité de l'environnement de la Chambre des communes. Est-ce que ce n'est pas de l'ingérence directe dans le contenu scientifique?»

«Dans la mesure où le gouvernement décide que l'enjeu des changements climatiques n'est pas prioritaire, ça va vouloir dire que les scientifiques ne seront pas autorisés à étudier la question, a ajouté M. Bigras à la sortie du comité, hier. Une saine gouvernance devrait faire en sorte qu'il y a un maximum d'indépendance pour les scientifiques.»

Mêmes règles pour tous

Devant le comité, le ministre de l'Environnement, Jim Prentice, a rejeté d'un revers de main les accusations d'ingérence. Il estime que les scientifiques de son ministère doivent suivre les mêmes règles que tous les chercheurs.

«Les principes applicables à la science incluent l'empirisme, l'intégrité de la recherche, la méthodologie, la justesse des informations obtenues, et nous valorisons la recherche qui est effectuée selon ces principes, a dit M. Prentice. Ces normes sont pour les relations avec les médias. Il n'y a personne qui suggère qu'il y a des contraintes à la recherche scientifique, ni dans la méthodologie, ni dans les conclusions, ni dans les rapports.»

La veille, en réponse à des accusations selon lesquelles il tente de museler les scientifiques d'Environnement Canada dans leurs relations avec les médias, le ministre avait répondu que les règles sont les mêmes pour tous les employés du gouvernement.