L'eau d'une quarantaine de résidences de La Macaza, dans les Laurentides, sera analysée pour s'assurer qu'elle ne contient pas de TCE, un produit cancérigène.

La municipalité de La Macaza a ordonné ces analyses après que le Service correctionnel du Canada l'eut avisée qu'il avait détecté de faibles concentrations de trichloréthylène (TCE) dans l'un des quatre puits qu'il a fait creuser pour le pénitencier fédéral qui se trouve dans cette municipalité.

 

«On était à la recherche de nouvelles sources d'approvisionnement en eau, explique Jean-Yves Roy, des relations médias du Service correctionnel. Le 21 janvier, on a obtenu un test positif au TCE dans un de nos quatre puits. La teneur était de 6,1 microgrammes par litre. Une nouvelle analyse le 29 janvier a montré une teneur de 2,1. La recommandation de Santé Canada est de ne pas dépasser 5 microgrammes par litre.»

La Ville est intervenue aussitôt. «On va prélever des échantillons dans une quarantaine de résidences et des commerces pour les faire analyser en collaboration avec le ministère de l'Environnement, a dit Denis Jubinville, directeur général de La Macaza. On parle d'un périmètre d'environ 1km autour du puits.»

«On sait que le taux de contamination est très faible, dit M. Jubinville. Même la Santé publique n'a pas interdit de boire l'eau.»

Le TCE est un solvant utilisé pour nettoyer de la machinerie, en particulier l'équipement militaire. C'est le même produit qui est en cause dans la contamination à Shannon, près de la base militaire de Val-Cartier, au nord de Québec. Cette contamination y aurait causé de nombreux cancers et a donné lieu à un recours collectif qui pourrait atteindre 1 milliard de dollars.

Il y a longtemps eu une base militaire aérienne à La Macaza, maintenant transformée en aéroport régional. La base a notamment accueilli les missiles américains BOMARC entre 1962 et 1972. Le pénitencier s'est installé en 1978 dans les anciennes baraques.

Les concentrations trouvées à La Macaza ne sont pas inquiétantes pour le moment, selon les autorités. «On ne considère pas qu'on a un problème de santé publique actuellement», dit le Dr Michel Savard, de la Direction de santé publique des Laurentides.

Le Dr Savard souligne que trois des quatre puits n'avaient aucune trace de TCE et qu'une analyse de l'eau du lac voisin montre qu'il n'est pas contaminé non plus.

Les résultats des analyses seront connus la semaine prochaine.