Des écologistes louangent la création d'un gigantesque parc national dans le Labrador qui protégera une vaste région de tout projet d'aménagement et permettra aux autochtones de continuer à y chasser et pêcher.

Le ministre fédéral de l'Environnement, Jim Prentice, a annoncé la création de ce parc vendredi à Happy Valley-Goose Bay, à Terre-Neuve-et-Labrador. Il a précisé que cette réserve, équivalant à deux fois la superficie de l'Ile-du-Prince-Edouard, sera la plus grande dans le Canada atlantique, en Ontario et au Québec.

«Il s'agit d'un territoire très, très important», a-t-il affirmé à propos de la région des monts Mealy, au Labrador, au cours d'une entrevue.

«Ce sont des monts extraordinairement beaux qui ont déjà été recouverts d'une épaisse couche de glace, et il s'agit d'un milieu naturel intact abritant d'incroyables espèces sauvages.»

Ce parc national s'étend sur quelque 11 000 kilomètres carrés de forêt boréale et abrite plusieurs espèces menacées, dont 2000 caribous des bois, arlequins plongeurs, faucons pèlerins et d'autres animaux sauvages.

De son côté, le gouvernement terre-neuvien a annoncé son intention de créer un parc de préservation d'une voie navigable de 3000 kilomètres carrés pour protéger la rivière Eagle, qui est adjacente au parc national crée par Ottawa.

Nature Canada est d'avis que ce parc mettra à l'abri du développement des populations d'animaux sauvages menacées et leur habitat.

«Protéger une région aussi grande préservera des vastes étendues d'habitat, des habitats en rivière, des écosystèmes aquatiques, des habitats dans la toundra, de même que des parties de la forêt boréale», a fait valoir Alex MacDonald, un membre du groupe.

Nature Canada tentait depuis des années de convaincre les autorités de protéger les monts Mealy, qui surplombent la rive sud du lac Malville, dans le sud-est du Labrador, et dont les faîtes s'élèvent à plus d'un kilomètre au-dessus du niveau de la mer.

«Ces régions sont certainement importantes pour les caribous des bois et les carcajous, deux espèces à habitat étendu», a poursuivi M. MacDonald.

Le parc national permettra aussi aux autochtones et aux populations locales d'y poursuivre leurs activités traditionnelles, comme la chasse, le piégeage, la pêche et la coupe de bois pour usage personnel.

«Il s'agit d'un changement de politique qui convient réellement au contexte d'ici, a lancé après l'annonce Larry Innes, membre des organisations Innu Nation et Initiative boréale canadienne.

M. Innes, qui était un membre du comité à l'origine de l'entente, s'est en outre réjoui que le parc national soit la plus vaste région protégée dans l'Est de l'Amérique du Nord et qu'il ait été créé en respectant les coutumes des populations locales.