La Nouvelle-Zélande a annoncé jeudi l'ouverture d'une enquête sur le naufrage d'un bateau d'écologistes australiens après un accrochage avec un baleinier japonais en Antarctique.

Le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères, Murray McCully, a également enjoint les militants de l'organisation écologiste Sea Shepherd («Berger des mers») et les pêcheurs japonais d'arrêter de mettre en jeu des vies humaines dans l'océan austral. Immatriculé en Nouvelle-Zélande, l'Ady Gil, trimaran futuriste noir en carbone et kevlar pouvant atteindre 93 km/h, était utilisé par Sea Sheperd pour harceler les harponneurs nippons en campagne dans l'Antarctique.

Mercredi, le trimaran, dont les six membres d'équipage ont pu être secourus, a sombré après une collision avec le Shonan Maru N°2.

Les deux parties se rejettent la responsabilité de l'incident.

«La responsabilité de diligenter une enquête revient aux autorités maritimes néo-zélandaises», a déclaré à Radio New Zealand M. McCully, ajoutant que l'Australie y sera associée.

«Le gouvernement néo-zélandais est totalement opposé à la pêche aux baleines des Japonais dans l'Antarctique, mais nous sommes également totalement opposés à ce que des êtres humains puissent être tués là-bas», a-t-il déclaré.

Le skipper de l'Ady Gil, Pete Bethune, a affirmé que le navire japonais était à l'origine de la collision.

«Ils nous ont délibérément visés et ont essayé de passer sur notre bateau», a-t-il déclaré.

Un porte-parole de l'Institut japonais de recherche des cétacés basé en Nouvelle-Zélande, Glenn Inwood, a de son côté indiqué qu'une vidéo démontrait la responsabilité des écologistes.

Sous couvert de recherche scientifique, le Japon s'affranchit du moratoire international sur la chasse à la baleine en vigueur depuis 1986, suscitant notamment l'ire de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande.