Se chauffer, s'éclairer ou se laver sans consommer un watt: depuis une semaine, des équipes d'étudiants américains et étrangers s'affrontent en érigeant d'imposantes maisons solaires innovantes sur l'esplanade centrale de Washington.

La quatrième édition du «Décathlon solaire 2009», organisée par le ministère américain de l'énergie, met en compétition jusqu'au 18 octobre une vingtaine de maisons prototypes, capables de fonctionner entièrement à l'énergie solaire. Les gagnants seront désignés par un jury d'architectes et d'ingénieurs, mais aussi par les visiteurs, sur 10 critères, qui vont de la convivialité de la maison (pas plus de 80 m2 habitables), à son efficacité énergétique en passant par son coût, son confort, son esthétique, la qualité de son éclairage ou de son eau chaude.

Les étudiants de Cornell University (État de New York) ont choisi de bâtir leur maison spectaculaire à partir de trois énormes silos de tôle ondulée.

Une mousse à base de soja isole les murs sur 12 cm d'épaisseur et des lucarnes sont percées dans les pièces principales cylindriques. Dans la salle de bains, la pomme de douche est incrustée dans un velux donnant l'impression de se doucher en plein air. Les lits peuvent s'éclipser, hissés vers le plafond durant la journée tandis qu'un comptoir escamotable dans la cuisine se transforme en table pour huit.

Lorsque Cornell University a présenté sa maison dans l'État de New York (nord-est), sa performance de consommation et de production d'énergie a atteint «un seuil zéro, voire mieux», affirme Chris Werner, étudiant en architecture, ce qui signifie qu'elle a pu se passer de puiser de l'électricité sur le réseau.

L'équipe «Beausoleil» de l'Université de Louisiane à Lafayette (sud) a construit une maison inspirée du patrimoine cajun, suffisamment résistante pour affronter les ouragans. Des murs de près de 15 cm d'épaisseur peuvent résister à des vents de 200 kmh et «leur isolation est si performante que même sans utiliser les panneaux solaires, on réduit la facture d'électricité traditionnelle de moitié», assure Catherine Guidry, une des étudiantes à l'origine du projet louisianais.

Les Allemands de la Technische Universität Darmstadt, gagnants de la précédente édition du concours en 2007, ont cette fois importé les modules de leur maison directement d'Allemagne. Murs extérieurs et persiennes sont recouverts de petits panneaux solaires intégrés.

On trouve aussi l'école polytechnique de Madrid, plusieurs universités canadiennes (Calgary, Université de Waterloo) ainsi que de grandes facultés d'ingénierie ou d'architecture américaines telles Virginia Tech ou Boston Architectural College.

«Davantage d'équipes sont candidates que lors de la précédente édition. La sélection pour la participation a été plus compétitive», explique à l'AFP Christopher Powers, un des porte-parole du ministère de l'Energie.

La vingtaine d'équipes candidates ont travaillé deux ans pour préparer leur prototype. Les gagnants seront désignés le 16 octobre.

Lors de la précédente édition, quelque 100 000 personnes avaient défilé sur le Mall, l'esplanade centrale de Washington, pour visiter les maisons expérimentales.