La ministre du Développement durable Line Beauchamp a indiqué, jeudi, qu'il pourrait être difficile de faire reconnaître la contribution des Etats fédérés au prochain sommet sur les changements climatiques de Copenhague.

Mme Beauchamp a affirmé que lors de la négociation de précédents traités, certains Etats nationaux avaient démontré de la résistance face à des Etats fédérés tels que le Québec.

«Au moment où je vous parle, nous savons que, historiquement, à travers la négociation de plusieurs traités internationaux, dans tous les domaines, il y a toujours eu de la résistance de certains Etats nationaux dans la reconnaissance des Etats fédérés, souvent parce que ça donne place à des conflits de nature ethnique», a-t-elle dit lors d'une conférence de presse.

Le sommet de Copenhague, organisé par les Nations unies, a pour objectif de ratifier un nouveau traité déterminant la prochaine cible de réduction de GES, en remplacement du protocole de Kyoto, qui vient à échéance en 2012.

Ces événements réunissent les ministres de l'Environnement mais cette fois-ci, le premier ministre Jean Charest s'est invité à la rencontre afin de faire reconnaître la contribution des Etats fédérés dans l'atteinte des objectifs.

Si la démarche a reçu l'appui du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et du premier ministre français François Fillon, le Canada s'est fait jusqu'ici plutôt discret, même si le Québec a exposé ses intentions au ministre fédéral de l'Environnement, Jim Prentice.

«Je pense qu'il fait le tour, en ce moment, comme vous le savez, de l'ensemble des provinces canadiennes, a dit la ministre Beauchamp. A ma connaissance, jusqu'à maintenant, le gouvernement fédéral ne s'est pas prononcé et nous allons poursuivre notre travail.»

Par ailleurs, jeudi, la ministre a dévoilé des cibles de réduction des gaz à effet de serre qui serviront à élaborer la position du Québec lors du sommet de Copenhague.

Mme Beauchamp a déclaré que l'objectif québécois sera déterminé au terme de consultations qui se tiendront dans quelques semaines, avant la réunion internationale prévue en décembre dans la capitale danoise.

En présentant quatre cibles de réduction, Mme Beauchamp a rappelé que grâce à l'utilisation de l'hydroélectricité, les Québécois sont déjà les plus faibles émetteurs de GES au pays.

Ainsi, Québec soumettra à la discussion des réductions de 10 à 20 pour cent et permettra aux groupes intéressés de faire valoir leurs points de vue sur les impacts environnementaux et financiers.

La ministre a plaidé pour une cible québécoise ambitieuse mais réaliste.

«Il est clair qu'on doit avancer sur des bases responsables et qu'on doit éviter un effet qui en viendrait à déstructurer notre économie», a-t-elle dit.

A titre de référence, Mme Beauchamp a indiqué qu'un groupe d'experts a estimé qu'il faut limiter le réchauffement climatique de la planète à plus 2 degrés Celsius et que pour y parvenir, les objectifs de réduction d'émissions devraient se situer, d'ici 2020, entre 25 et 40 pour cent.