Distribuer des contraceptifs dans les pays en développement pourrait aider à lutter contre le changement climatique en ralentissant la croissance démographique mondiale, expliquent des experts dans la revue médicale britannique «The Lancet» publiée vendredi.

Plus de 200 millions de femmes dans le monde voudraient des contraceptifs mais n'y ont pas accès, soulignent les auteurs dans un éditorial. Le résultat, ce sont 76 millions de grossesses non désirées chaque année, expliquent-ils. On pourrait ralentir le taux de croissance de la population, et peut-être atténuer la pression démographique sur l'environnement, en donnant accès à ces femmes à des préservatifs gratuits et à d'autres méthodes de contrôle des naissances, précise l'éditorial. «Il y a maintenant un débat et un intérêt émergents sur les liens entre la dynamique démographique, la santé sexuelle et reproductive et les droits, et le changement climatique.»

Dans les pays qui ont accès aux préservatifs et à d'autres contraceptifs, la taille moyenne de la famille tend à baisser de manière importante en l'espace d'une génération. Jusqu'à récemment, de nombreux programmes de santé financés par les États-Unis n'encourageaient pas l'utilisation des préservatifs dans les pays pauvres, même pour combattre des maladies comme le SIDA.

La population mondiale devrait grimper à 9 milliards de personnes d'ici 2050, et les pays en développement représenter plus de 90% de cette croissance.

L'éditorial cite un rapport britannique selon lequel le planning familial revient cinq fois moins cher que les technologies courantes utilisées pour lutter contre le changement climatique. Selon cette étude, chaque tranche de sept dollars dépensée dans le planning familial de base permettrait de réduire les émissions mondiales de dioxyde de carbone de plus d'une tonne.

La croissance normale de la population ne devrait pas aggraver de manière importante le problème du réchauffement. Mais la surpopulation dans les pays en développement pourrait conduire à une demande accrue de nourriture et logements susceptible de menacer l'environnement alors qu'il est en proie au réchauffement, estiment les experts.