Quelque 500 chercheurs et 10000 apiculteurs ou professionnels de la filière apicole sont attendus du 15 au 20 septembre à Montpellier (sud de la France) pour un sommet mondial sur les abeilles, victimes d'une inquiétante surmortalité dans de nombreux pays.

L'évènement, organisé par la fédération internationale d'apiculture Apimondia, sera l'occasion de «présenter les principales découvertes de ces deux dernières années», selon Gérard Arnold, coordinateur scientifique.

Les apiculteurs s'inquiètent pour les colonies d'abeilles qui depuis dix ans enregistrent des pertes très importantes: leur taux de mortalité, qui normalement ne doit pas dépasser 5%, peut monter jusqu'à 40% dans certaines régions du monde, voire plus de 90% ponctuellement.

En France, en moyenne 300.000 colonies disparaissent tous les ans depuis 1995.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette mortalité excessive mais  l'incertitude demeure sur la hiérarchie des causes et leurs liens.

L'agriculture intensive et les pesticides (le Gaucho et le Régent) font figure de principaux responsables mais les maladies, les parasites (le Varroa destructor), les prédateurs (le redoutable frelon asiatique) et même le changement climatique contribuent à causer la perte des abeilles.

L'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) a recensé pas moins de quarante facteurs pour expliquer les ravages causés aux colonies d'abeille.

Henri Clément, président de l'Union nationale des apiculteurs français (UNAF) et président du comité d'organisation Apimondia 2009, devrait profiter du congrès pour renouveler ses appels aux pouvoirs publics pour un protocole d'homologation des produits phytosanitaires plus rigoureux.

Tables rondes et conférences donneront aux scientifiques l'occasion de présenter leurs dernières découvertes.

La sauvegarde de l'abeille est un enjeu stratégique qui va bien au-delà du monde des apiculteurs. Les experts considèrent que ce pollinisateur maintient 80% de la diversité des fleurs et assure 35% de notre alimentation.

Les spécialistes de neurobiologie sont fascinés par le minuscule cerveau de cet insecte: comment se dirige l'abeille sans GPS sur de vastes étendues? Qu'est-ce-qui régit son incroyable vie sociale?

Le monde médical s'intéresse aux qualités thérapeutiques du miel, du pollen, de la gelée royale, du venin, de la cire et de la propolis (substance résineuse butinée par les abeilles dans les bourgeons de certains arbres).

L'apithérapie a été utilisée depuis des millénaires de manière empirique.

Elle a aujourd'hui sa place parmi les thérapies dites «douces», des études récentes ayant confirmé les propriétés antifongiques, antibactériennes ou antivirales des produits de la ruche.

Enfin, l'apiculture apparaît comme une chance pour les pays en développement dans la mesure où elle ne nécessite pas d'investissments lourds: le matériel nécessaire est très rudimentaire.