Les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) des 100 plus grands groupes mondiaux sont largement en deçà des recommandations scientifiques pour tenter de contenir le réchauffement de la planète, indique une étude rendue publique mardi.

Selon cette étude, intitulée «Le gouffre carbone» et réalisée par le Carbon disclosure project (CDP), organisation indépendante basée à Londres, «la majorité des entreprises n'ont pas engagé les programmes de réduction nécessaires pour éviter un changement climatique dangereux». Les scientifiques du Groupe international d'experts sur le climat (GIEC) estiment que, pour limiter le réchauffement de la planète à +2°C, les pays industrialisés devront réduire leur émissions de GES de 80% d'ici 2050 (par rapport à 1990).

Sur cette base, le rapport souligne qu'il est nécessaire de réduire de 3,9% par an les émissions mondiales. Or, selon les données compilées par CDP concernant les 100 plus grandes sociétés cotées, les objectifs de réduction fixés par ces grands groupes sont aujourd'hui, en moyenne, de 1,9% par an seulement.

Si la trajectoire actuelle se poursuit, les réductions d'émissions nécessaires ne seront pas atteintes avant 2089, soit 39 ans trop tard. «Les conséquences sur le climat pourraient être dramatiques», souligne le rapport.

L'étude montre par ailleurs qu'un quart (27%) des 100 plus grandes sociétés cotées en bourse n'ont pas d'objectif de réduction de leurs émissions de GES.

L'écrasante majorité des objectifs fixés par les entreprises portent sur un horizon 2012.

Ces chiffres laissent à penser que le monde des affaires «attend de voir les résultats de la réunion de la conférence de Copenhague», qui doit déboucher sur un accord global post-2012, avant de fixer des objectifs à long terme», soulignent les auteurs du rapport.