Une étude d'impact environnemental analysera les nombreux projets de barrages sur le Mékong qui menacent, selon les écologistes, l'une des biodiversités les plus riches du monde, a annoncé vendredi la Mekong River Commission (MRC).

À l'heure actuelle, 11 projets de barrages sont à l'étude au Cambodge, au Laos et en Thaïlande, rappelle la Mekong River Commission (MRC). En amont, en Chine, où le fleuve prend sa source sur le plateau du Tibet, huit autres sont aussi planifiés ou existent déjà.

L'étude, dont les résultats devraient être publiés dans un an, doit aider les gouvernements du bassin du Mékong à décider, ou non, de mettre en oeuvre des plans qui affecteraient plus de 60 millions de personnes.

De l'énergie hydraulique est déjà produite sur des affluents du Mékong, mais «ce qui est nouveau, c'est l'intérêt du secteur privé pour le développement de projets» sur le fleuve lui-même, explique la MRC dans un communiqué.

La Mekong River commission, créée en 1995, est une organisation intergouvernementale regroupant le Laos, le Vietnam, le Cambodge et la Thaïlande. Elle traite de questions liées au bassin de ce fleuve d'Asie du Sud-Est, comme la pêche, l'agriculture et la gestion des inondations.

L'étude tiendra compte des besoins énergétiques de la région -- le Laos affiche sa volonté de devenir la batterie de la zone, la rapide croissance économique du Vietnam étant très énergivore.

Dans ce contexte, elle se penchera sur les conséquences des projets de barrages sur la pêche, la migration des poissons, la biodiversité, le lit du fleuve, la qualité de l'eau ou encore la vie des populations locales.

La Chine n'est pas membre de la MRC mais a assisté cette semaine à une réunion au Laos et aurait promis des experts pour l'étude, a assuré la MRC.

«C'est très important», estime Damian Kean, porte-parole du secrétariat de l'organisation au Laos, qui voit dans la participation chinoise le signe d'une prise en compte des «préoccupations des pays en aval».