Le réchauffement climatique, à l'origine de la montée des eaux qui menace des îles du Pacifique, a été vendredi à Nouméa au centre d'une troisième réunion entre la France et l'Océanie.

Mais alors que les deux premières éditions, en 2003 puis 2006, avaient été présidées par le chef de l'État Jacques Chirac, à l'initiative de ce rendez-vous, Paris a dépêché cette fois-ci son ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, après les défections successives du président Nicolas Sarkozy et du Premier ministre François Fillon.

Du coup, les autres pays invités ont rétrogradé leur niveau de représentation.

À l'exception de Fidji, pour cause de coup d'État militaire fin 2006, les seize pays du Forum des îles du Pacifique, dont Australie et Nouvelle-Zélande, étaient invités.

Au coeur des préoccupations, le changement climatique a été qualifié, dans la déclaration finale, de «menace grave et croissante» pour le développement des États océaniens, particulièrement vulnérables au relèvement du niveau de la mer du fait de leur topographie.

Les participants ont promis de s'engager «fermement dans l'action contre le changement climatique» et ont exprimé leur détermination à parvenir à un «accord global et ambitieux» lors de la conférence sur le climat de Copenhague en décembre.

M. Kouchner a plaidé pour l'élaboration d'un statut de «réfugié climatique» et a promis une meilleure prise en compte des préoccupations de ces territoires.

Exclue du protocole de Kyoto, la Nouvelle-Calédonie ne montre pas l'exemple en matière environnementale. Son industrie minière engendre un volume d'émissions de CO2 par habitant parmi les plus élevés au monde.

Le président du gouvernement calédonien Philippe Gomes a toutefois souhaité que la Calédonie soit associée à la délégation française à Copenhague, pour que des objectifs d'émissions lui soient également fixés.

Les îles du Pacifique attendent des pays développés qu'ils réduisent d'ici 2020 de 40% leurs émissions de gaz à effet de serre de 1990, le réchauffement climatique ayant «des conséquences dramatiques pour les petites îles» -hausse du niveau de la mer, blanchissement des coraux, érosion du littoral-, selon le Premier ministre de Vanuatu, Edward Natapei.

Brian Kerr, Secrétaire d'État aux affaires du Pacifique d'Australie, qui n'a ratifié le protocole de Kyoto qu'en décembre 2007, a jugé indispensable, à Copenhague, le soutien des grandes puissances de la région aux petits pays insulaires.

Autre thème abordé: la pêche. Alors que l'Océanie abrite 25% des ressources halieutiques du globe dont elle couvre un tiers de la surface, les participants se sont engagés à conjuguer leurs efforts pour «lutter contre la pêche illicite» et favoriser la «gestion durable» de cette richesse. 

Par ailleurs, présentée comme la «pierre angulaire pour préserver les modes de vie océaniens», la sécurité face aux catastrophes naturelles a fait l'objet d'engagements pour mettre en place «des systèmes d'alerte et de ripostes précoces».

Les pays présents se retrouveront la semaine prochaine à Cairns (Australie) pour la réunion annuelle du Forum des îles du Pacifique.