Pour les habitants du Grand Nord, le réchauffement climatique pourrait avoir des conséquences bien plus dramatiques que la fonte du sol gelé : les années où la glace est plus mince, le mercure pourrait s'accumuler davantage dans les mammifères marins dont ces gens se nourrissent.

C'est du moins ce que suggère une équipe du ministère canadien des Pêches et océans, à partir de l'analyse d'échantillons de phoques tués entre 1973 et 2007. Dans leur étude publiée en avril dans Environmental Science and Technology, les chercheurs émettent comme hypothèse que les années de glace mince, la morue est plus abondante, donc les phoques et les baleines en mangent davantage, donc accumulent plus de mercure dans leurs tissus. S'ils ont raison, cela n'augure rien de bon pour les années à venir, quoique l'accélération de la fonte des glaces dans ces régions à laquelle on assiste depuis deux ans, du jamais vu là-bas depuis des siècles, pourrait avoir un impact, dans un sens ou dans l'autre, pour l'instant difficile à mesurer.