Le plan dévoilé par le président des Etats-Unis visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) des véhicules routiers pourrait s'avérer être une lame à double tranchant pour le Canada.

Mardi, Barack Obama a décrit le plan de son administration pour réduire la dépendance des Etats-Unis vis-à-vis du pétrole provenant de l'étranger en réduisant les GES émis par les véhicules routiers. Selon le président américain, ce plan permettra d'économiser 1,8 milliard de barils de pétrole au cours de la durée de vie des véhicules vendus durant les cinq prochaines années.

Le gouvernement du Canada a obtenu les normes nationales qu'il espérait, mais les constructeurs automobiles devront se conformer à une réglementation plus coûteuse quatre ans plus tôt que ce qui avait été prévu.

D'un point de vue canadien, le plan met un terme à une querelle entre les trois plus importants constructeurs automobiles de l'Amérique du Nord - Ford, GM et Chrysler - et les Etats à propos d'une norme sur les émissions de GES. Les entreprises ont obtenu ce qu'elles désiraient, soit une seule norme s'appliquant à l'échelle nationale.

Cette nouvelle norme américaine reprend approximativement les normes pour des véhicules plus écologiques que la Californie a proposées, réduisant les émissions totales d'environ 30 pour cent d'ici 2016, plutôt qu'en 2020.

Le gouvernement du Canada espérait que l'administration de Barack Obama opte pour une norme s'appliquant à travers tous les Etats-Unis, une norme qu'il pourrait à son tour appliquer au pays. Des porte-parole gouvernementaux ont fait valoir que des normes variant d'un Etat à l'autre et d'une province à l'autre pourraient être problématiques pour l'industrie de l'automobile.

«La bonne nouvelle pour le Canada, c'est qu'au moins, il y aura une certaine uniformité», a affirmé Anthony Faria, professeur en marketing au Centre de recherche sur l'automobile de l'Université de Windsor, en Ontario.

Selon M. Faria, il aurait été très compliqué pour l'industrie automobile de construire des véhicules selon des normes variant d'un Etat à l'autre.

Toutefois, satisfaire aux nouvelles normes d'ici 2016 plutôt qu'en 2020 sera coûteux pour les constructeurs automobiles et les consommateurs, a-t-il ajouté.

La nouvelle réglementation coûtera aux consommateurs 1300 $ US supplémentaires par véhicule d'ici 2016.

Cependant, Barack Obama a fait valoir que les économies réalisées aux stations-services compenseront en trois ans les prix plus élevés des véhicules.