Les 2357 électeurs de la municipalité de Sainte-Luce, à l'est de Rimouski, décideront demain par référendum s'ils donnent leur appui au projet de parc éolien de Kruger Énergie en votant en faveur ou non d'un règlement municipal qui interdit l'implantation d'éoliennes à l'intérieur d'une limite de cinq kilomètres du fleuve Saint-Laurent.

Deux groupes de citoyens, le Comité de vigilance éolienne de Sainte-Luce, qui favorise l'adoption du règlement, et le Regroupement favorisant l'acceptabilité sociale, qui s'y oppose, se font face.

 

Le camp du Non avait gagné une première manche en obtenant 327 signatures sur les 280 exigées lors de la procédure de signature de registre exigeant la tenue d'une consultation populaire.

Le taux de participation demeure la grande inconnue de cette consultation populaire pour laquelle 105 personnes ont déjà voté par anticipation.

Il y a plusieurs semaines, Kruger Énergie - qui n'a pas eu l'occasion de déposer son projet final - a mis fin à son projet de parc de 34 éoliennes (68 MW) au coût de 200 millions $, mais son contrat avec Hydro-Québec demeure ouvert.

Le Regroupement favorisant l'acceptabilité sociale du projet éolien à Sainte-Luce dit de ce projet qu'il est «porteur d'espoir» avec les nouvelles éoliennes moins bruyantes et que le règlement municipal est «fossoyeur du développement municipal et d'enrichissement collectif». Ses arguments tournent autour de la perte des redevances municipales et de celles remises à des organismes communautaires, sans compter l'annulation des taxes du promoteur à la municipalité, des emplois sur le site et ceux des entrepreneurs et des services locaux.

Le Comité de vigilance éolienne de Sainte-Luce soutient pour sa part que «voter oui le 3 mai au référendum, ce n'est pas dire non au développement éolien, c'est décider où nous voulons qu'il se fasse». Le comité appuie le développement communautaire d'éoliennes.

«Avec ce règlement, il reste de la place pour établir environ 16 éoliennes à Sainte-Luce, avancent les opposants au projet de Kruger. Un bon projet communautaire de six éoliennes comme à Amqui pourrait rapporter plus de retombées économiques locales qu'un parc industriel de 100 éoliennes d'une multinationale comme Kruger.»

Ils pointent aussi l'iniquité fiscale d'un projet éolien, l'inexistence d'emplois structurants après le projet, le bruit des éoliennes, l'effet négatif sur le tourisme durable...

Le projet de Kruger Énergie avait été accepté par Hydro-Québec il y a un an lors du deuxième appel d'offres de 2000 MW.

Selon les informations disponibles auprès des deux fédérations municipales (UMQ et FQM), le référendum de Sainte-Luce sur un projet de zonage du développement éolien ne serait pas un précédent.