Très rarement vues sur la côte ouest de Colombie-Britannique jusqu'à tout récemment, les baleines bleues, le plus grand mammifère sur Terre, sont de retour dans les eaux où elles ont déjà été chassées au point de frôler l'extinction.

Des recherches qui paraîtront sous peu dans la revue scientifique Marine Mammal Science montrent que ces baleines, qui peuvent atteindre la taille de deux autobus scolaires et peser 200 tonnes, sont de plus en plus fréquemment observées près des côtes de la Colombie-Britannique, de l'Alaska, et de la péninsule mexicaine de Baja.

Les experts disent que les gigantesques mammifères marins se déplacent en fonction du krill, ces minuscules crustacées qui constituent leur principale source de nourriture. Ce sont des changements climatiques de l'océan Pacifique semblables à ceux engendrés par El Nino qui sont à l'origine des déplacements du krill, et les baleines suivent les crustacés soit en direction du Nord, vers les côtes de la Colombie-Britannique et de l'Alaska, soit vers le Sud, c'est-à-dire le Mexique - à des milliers de kilomètres de leur habitat d'usage, la côte de Californie.

Le rapport a été rédigé par John Ford, du ministère fédéral des Pêches et Océans, et John Calambokidis, un expert de l'État de Washington.

Autrefois évaluées à environ 300 000 individus, on estime qu'il ne reste que 10 000 baleines bleues plus de 40 ans après la fin de la chasse commerciale à la baleine.

L'espèce ne s'est pas encore relevée de la chasse commerciale, comme les baleines grises et à bosse, et les experts ne peuvent l'expliquer. Une partie du problème vient du fait que les connaissances scientifiques sur les baleines bleues sont limitées.