Sydney s'est plongé dans le noir samedi, donnant le coup d'envoi de l'opération «Une heure pour la planète» qui invite un milliard de Terriens à éteindre leurs lumières, dans un geste symbolique à neuf mois du sommet de Copenhague sur le réchauffement climatique.

A travers le monde, 371 monuments, parmi lesquels la Tour Eiffel, les pyramides de Gizeh, l'Acropole ou l'Empire State Building, participaient à l'opération.

Dans la métropole australienne, l'extinction des feux a débuté à 09h30 GMT et l'opéra et le pont enjambant la baie ont arrêté de scintiller.

L'opération se déroule dans chaque pays de 20h30 à 21h30 (heure locale), à l'initiative du Fonds mondial pour la nature (WWF).

En 2008, quelque 50 millions de personnes dans plus de 370 villes de 35 pays avaient répondu présent, selon les organisateurs.

«Nous souhaitons que les gens se demandent, même pour une heure, ce qu'ils peuvent faire pour réduire leur empreinte carbone», a expliqué à Sydney l'organisateur de l'opération, Andy Ridley.

Plus de 2 millions de personnes avaient éteint les lumières pour la première édition d'«Une heure pour la planète» en 2007 à Sydney.

Le mouvement devait se propager cette année à 3.929 villes, villages et localités de près de 90 pays.

Parmi les nouveaux, l'Afrique du Sud, où la Montagne de la Table, au Cap, sera notamment plongée dans le noir.

A Hong Kong, réputé pour sa baie scintillante, 1.500 bâtiments devaient également couper le courant.

Des alpinistes ont prévu de hisser le drapeau de la campagne «Une heure pour la planète» au sommet de l'Everest, à plus de 8 000 mètres.

A Paris, la Tour Eiffel en tête, des centaines de monuments et bâtiments publics ou privés -des plus prestigieux, comme le Louvre, Notre Dame, l'Arc de triomphe, l'Hôtel de Ville, aux ponts sur la Seine ou à de simples fontaines- ont été plongés dans le noir. Plus de 200 villes étaient mobilisées en France et 26 en Espagne.

A New York, des bâtiments parmi les plus célèbres et les plus éclairés du monde devaient plonger dans l'obscurité: Outre les gratte-ciel comme l'Empire State ou le Chrysler, les ponts de Brooklyn, de Manhattan, de Queensboro et de Williamsburg allaient également s'éteindre, ainsi que les enseignes lumineuses géantes de Times Square, notamment celles de Coca-Cola, de la banque Chase ou de la Bourse électronique Nasdaq.

En Grèce, environ 200.000 personnes et 470 municipalités ont prévu de s'associer au mouvement, du jamais vu dans un pays à la très faible conscience écologique, selon la section grecque du WWF.

En Belgique, le célèbre Lion de Waterloo, les bâtiments des institutions européennes à Bruxelles, les façades de la Grand Place de la capitale et l'ensemble du réseau autoroutier ont été éteints.

Au Costa Rica, les autorités espéraient rejeter «13 000 kilos de dioxide de carbone» de moins dans l'atmosphère, si la population joue le jeu.

En Egypte, le ministre de l'Environnement comptait sur l'appui des 80 millions d'habitants du pays pour «convaincre les puissances mondiales (...) de réduire les émissions de leurs projets industriels».

Aux Emirats arabes unis, premiers consommateurs d'énergie au monde par habitant, le palace 7 étoiles Burj al-Arab est l'un des nombreux établissements qui devait mettre en veilleuse ses éclairages luxueux pendant 60 minutes.

L'année 2009 est décisive pour le climat. En décembre, la communauté internationale se réunira à Copenhague pour tenter de prolonger le protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de CO2, qui expire en 2012.

Les plus sceptiques ont toutefois dénoncé une opération largement symbolique. Pour le scientifique danois Bjorn Lomborg, directeur du centre de réflexion Consensus Center à Copenhague, l'usage de bougies pendant une heure produirait même davantage d'émissions de gaz carbonique que des lumières électriques.