L'administration Tremblay veut s'attaquer aux poêles à bois déjà existants sur son territoire. Elle souhaite que Québec et Ottawa bonifient le programme de remplacement des appareils de chauffage au bois pour des options plus écologiques.

Le responsable du développement durable au comité exécutif, Alan DeSousa, a discuté de la question cette semaine avec le ministre fédéral de l'Environnement, Jim Prentice. Il entend contacter le gouvernement du Québec au cours des prochaines semaines.

 

«Le problème des 50 000 appareils sur le territoire de la Ville de Montréal doit aussi être considéré, a dit M. DeSousa, hier soir, lors d'une assemblée publique à l'hôtel de ville de Montréal. On peut maximiser et dépasser les montants pour encourager ceux qui possèdent déjà un poêle à changer d'appareil.»

L'assemblée publique visait à expliquer aux citoyens les détails de l'actuel projet de règlement sur le chauffage au bois, qui interdira l'installation d'un appareil de chauffage au bois dans une construction neuve ou existante. Les Montréalais qui possèdent déjà un poêle à bois sont exclus du projet de règlement.

Au Québec, les propriétaires qui souhaitent troquer leur appareil polluant pour un modèle plus écologique (au gaz, électrique et à granules) peuvent actuellement toucher une subvention de 600 dollars. Ressources naturelles Canada et l'Association des professionnels du chauffage offrent chacun un montant de 300 $, selon M. DeSousa.

Un portrait sombre

Les intervenants présents à l'assemblée d'hier ont brossé un sombre portrait du chauffage au bois, responsable de 61% des émissions de particules fines au Québec, selon les données de 2006 d'Environnement Canada. À Montréal, on compte 900 décès prématurés par année associés aux particules fines, selon une étude de l'Institut national de santé publique du Québec publiée en 2007.

Chaque année dans la métropole, cette pollution cause 6000 cas de bronchites infantiles aiguës, 40 000 jours de symptôme d'asthme, et de 300 visites à l'urgence pour des problèmes cardiorespiratoires, selon cette même étude.

Les citoyens et les organismes sont conviés à des séances publiques mardi prochain pour donner leurs commentaires et remettre leurs mémoires.

À la fin du processus, la commission du conseil municipal sur le transport, la gestion des infrastructures et l'environnement déposera un rapport regroupant l'ensemble des interventions reçues. Un projet de règlement final sera ensuite présenté pour adoption au conseil municipal.