Profitant du premier déplacement officiel du président américain Barack Obama au Canada, Brigitte Bardot a enjoint ce dernier à intervenir dans «son ultime combat en faveur des phoques», pour lesquels Ottawa devrait prochainement annoncer les quotas de chasse pour la saison 2009.

Citant le rôle précurseur des Etats-Unis en la matière - ce pays a interdit le commerce de tous produits dérivés de phoques depuis 1972 - «l'Union européenne hésite encore», dénonce B.B. dans un courrier adressé à la Maison-Blanche, dont l'Associated Press a reçu une copie.

«Si votre prédécesseur avait une image terrible en Europe, vous bénéficiez au contraire d'une vague de sympathie et d'une influence réelle auprès des Européens», explique B.B. en préambule. «Vous avez manifesté, au cours de votre mandat de sénateur de l'Illinois, un intérêt certain pour le combat qui est ma raison de vivre: la défense des animaux».

«C'est pourquoi je sollicite votre aide, votre soutien. C'est très important car votre voix peut faire toute la différence et entraîner derrière elle les pays encore indécis. Il est urgent de se préoccuper du devenir d'une espèce touchée directement par les effets du réchauffement climatique (la mortalité des jeunes n'a jamais été aussi élevée du fait de la raréfaction des glaces) et de dénoncer, avec fermeté, la cruauté de ce massacre qui ensanglante notre planète», poursuit l'ancienne actrice, qualifiant sa démarche «chargée d'espoir car la France, mon pays, reste sourd à mes suppliques depuis 32 ans».

Jointe tôt vendredi par l'Associated Press, Brigitte Bardot rappelle qu'elle a «soutenu très ouvertement la candidature de Barack Obama face à John McCain et sa colistière Sarah Palin, véritable catastrophe écologique». «Je place un espoir immense en cet homme, même si je sais qu'il est sollicité de toute part et qu'il a déjà beaucoup à faire dans son propre pays».

En revanche, a-t-elle regretté: «Je suis plus que déçue par Nicolas Sarkozy et Jean-Louis Borloo (NDLR: ministre français de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire) qui m'avaient fait la promesse d'interdire l'importation et le commerce des produits issus de la chasse aux phoques, le gouvernement me l'a même écrit. Alors je trouve lamentable et extrêmement lâche que la France ait actuellement un tout autre discours dans les débats européens».