Devrait-on financer les riches pour qu'ils délaissent leur SUV? Pour qu'ils achètent une Prius?

Bien difficile de résumer en termes moins brutaux la question qui se pose à Ottawa et à Québec en ce début d'année. Dans les deux capitales, la pression est forte pour que l'on implante des mesures fiscales pour encourager l'achat d'autos moins polluantes.

Cela fait suite, d'abord à Ottawa, à la mise au rancart toute récente du programme écoAuto, qui permettait aux acheteurs de véhicules peu gourmands de profiter d'une réduction pouvant atteindre 2000$.

 

Et cela fait suite, à Québec, à l'étude en cours du plan d'ensemble de l'Agence de l'efficacité énergétique, qui prévoit le versement d'une somme variant entre 500$ et 1000$ à toute personne qui remplace son véhicule par une auto qui consomme 3 litres de moins aux 100 km.

L'approche est certes différente dans les deux capitales, mais le but est le même: brandir une carotte devant les consommateurs pour qu'ils détournent le regard de ce rutilant camion urbain.

Autrement dit, on offre un chèque de quelques dollars à ceux qui ont les moyens de se payer un gros véhicule... pour qu'ils évitent de le faire. Plutôt tordu.

Certes, les hybrides sont aussi visées par ces programmes, ce qui permet de réduire la différence de coût entre l'auto classique et sa version plus écolo. Mais encore là, ces programmes ont un petit quelque chose de ridicule, étant donné l'importance des sommes promises allez, je vous laisse cette Prius de 33 000$ pour, disons, 32 500$ et on n'en parle plus...

Que faire, dans ce cas, pour convaincre les automobilistes de lever le nez sur les gros véhicules polluants? Attendre que le prix du pétrole fasse son oeuvre? Non, car les changements de comportement ainsi provoqués n'ont rien de permanent: il s'est vendu en décembre, aux États-Unis, plus de SUV que d'autos...

Trois scénarios s'offrent donc aux législateurs. L'approche américaine: augmenter généreusement les incitatifs, comme le prévoit l'acte de stabilisation urgente de l'économie adopté en 2008. L'approche japonaise: exempter des taxes de vente l'achat de véhicules propres. Ou l'approche française: créer un système qui encourage financièrement les bons comportements et surtout, pénalise les mauvais.

Sans conteste, cette dernière initiative est la plus porteuse, car elle touche tout le monde, tout en permettant une modulation infinie. Les Français ont droit à un boni pour les véhicules émettant moins de 130 gr CO2/km, et se voient imposer une pénalité pour ceux émettant plus de 160 g CO2/km.

«Voilà une mesure universelle, non discriminatoire, qui a un effet permanent», fait remarquer Jean-François Blain, du Regroupement des organismes environnementaux en énergie.

Au Québec, cette approche de la carotte et du bâton a d'autant plus de sens qu'elle a déjà l'appui du gouvernement québécois, du moins en principe. La SAAQ demande déjà quelques cents de plus aux propriétaires de grosses cylindrées. Le problème, c'est que le bâton n'est pas assez menaçant: la différence est minime en plus de ne toucher qu'une portion congrue des véhicules.

Bref, le débat ne devrait pas autant porter sur la grosseur de la carotte, mais sur la taille du bâton qui doit l'accompagner.

LE Courrier du bac

Q Mon voisin a emballé son sapin dans un sac de plastique avant de le mettre au chemin. Est-ce une bonne idée? (Alain V.)

RPas si votre ville a l'intention de recycler les sapins. Si vous avez droit à une collecte spécifique de sapins de Noël, il y de fortes chances que votre municipalité entende les transformer en compost ou en copeaux pour l'horticulture. Dans ce cas, nous informe Recyc-Québec, les sacs de plastique, tout comme les guirlandes, sont à proscrire. «En outre, l'utilisation de ces sacs n'est pas un choix très environnemental puisqu'ils ne sont utilisés que pour éviter de passer un petit coup d'aspirateur», note Sophie Taillefer, de RQ.

> Recyc-Quebec.gouv.qc.ca

EN HAUSSE, EN BAISSE

VUS

Hybrides

Les bonnes vieilles habitudes reviennent au galop aux États-Unis. Au cours du mois de décembre, alors que le prix de l'essence atteignait un plancher, les consommateurs se sont à nouveau rués sur les VUS, rapporte le site spécialisé Edmunds.com. Il s'est ainsi vendu plus de camions légers que d'automobiles. «Malgré toutes les discussions sur la consommation des véhicules, les VUS et les camions ont été les plus populaires, note-t-on. En revanche, Toyota a ralenti la production du plus populaire des véhicules hybrides, la Prius, en raison d'un manque d'intérêt des consommateurs et d'un surplus d'inventaire.»

> Edmunds.com

> www.edmunds.com/help/about/press/138 267/article.html

Chômeurs verts

Le maire de Londres, Boris Johnson, veut profiter de la crise économique pour verdir sa ville: il entend transformer les chômeurs en autant de conseillers en efficacité énergétique. Cette nouvelle armée verte aura le mandat d'épauler les entreprises qui veulent réduire leur consommation d'énergie, et ainsi permettre à la ville d'honorer sa promesse de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 60% d'ici 2025.

> Guardian.co.uk

> www.guardian.co.uk/politics/2009/jan/07/boris-johnson-green